Depuis juillet 2022, les relations entre Bamako et Yamoussoukro traversaient un froid sibérien. Mais voilà que les discours changent à la suite de la décision très attendue de la grâce présidentielle accordée aux 49 militaires ivoiriens récemment condamnés à de lourdes peines par la justice malienne.
Pour l’opinion publique malienne, c’est une sage décision des autorités de la Transition malienne et permet cette issue heureuse dans une affaire qui envenimait les relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire. «Certes, les faits qui étaient reprochés à ces militaires étrangers étaient d’une extrême gravité », mais il est heureux que « la diplomatie ait finalement primé » sur la logique de vengeance, estime Moussa Sadja Kamissokho, un juriste malien.
Demba Djan Dabo, enseignant à Bamako, estime, pour sa part, que cette grâce «contribue à l’apaisement de la tension qui existait entre le Mali et les pays de la sous-région, au-delà de la Côte d’Ivoire». Car, comme l’a rappelé Umaru Sissoko Emballo, président en exercice de la Cédéao, «la Côte d’Ivoire n’était pas le seul pays concerné».
Lire aussi : La Côte d’Ivoire veut «reprendre des relations normales» avec le Mali, dit le président Ouattara
D’ailleurs, plusieurs chefs d’Etat se sont mobilisés depuis juillet dernier pour obtenir leur libération. Le Président Macky Sall du Sénégal s’est déplacé à Bamako en août, en sa qualité de président en exercice de l’Union africaine. Umaru Sissoko Emballo a également effectué le même voyage à quelques jours d’intervalle de son homologue sénégalais. Enfin, la médiation la plus remarquée est celle du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé dont le ministre des Affaires étrangères avait fini par être un habitué de Bamako.