Plus de 6 mois après l’avènement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), la durée de transition au Niger continue d’alimenter les débats dans l’opinion publique nationale. Et l’annonce par le président de transition que celle-ci n’excédera pas 3 ans est loin de satisfaire les acteurs de la société civile nigérienne.
«Nous souhaitons que ça soit au-delà de 3 ans afin de pouvoir poser les jalons nécessaires pour le décollage du Niger», souligne Ousseini Tahirou, acteur de la société civile et président de la Synergie des forces pour la souveraineté, en première ligne depuis le 26 juillet dans le combat pour la souveraineté du Niger. Pour lui, pas question de céder aux pressions internationales. Il faut au préalable faire face aux nombreux défis auxquels fait face le pays, notamment les enjeux sécuritaires et socio-économiques.
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Pour sa part, Mariatou Abdou, du Réseau des femmes engagées déclare: «La souveraineté avant tout, nous avons lutté pour cette souveraineté, on ne peut accepter que quelqu’un vienne de l’extérieur pour nous imposer une durée de transition.»
Allant dans le même sens, le politologue et consultant international, Salissou Saadou, explique que la durée de la transition dépend de plusieurs variables: «Le premier, déterminant, c’est surtout la profession de foi des hommes du 26 juillet qui ont déclaré qu’ils ne vont pas dépasser 3 ans. Le deuxième, aussi déterminant dans cette durée de transition, ce sont les assises nationales. Il y a un troisième déterminant qui est la géopolitique et la géostratégie régionale et internationale.» Toutefois, ajoute-t-il, «par rapport à tous ces éléments, il y a une durée minimale de cette transition au Niger, ce sont les 3 ans, minimum, ça c’est clair».
Annoncées pour bientôt par le chef de l’État, lors de son discours à la nation le 17 décembre 2023, les assises nationales tout comme le dialogue avec la CEDEAO, se font toujours attendre comme une Arlésienne, ce qui laisse libre cours aux débats autour de la durée de la transition au Niger qui demeure un grand mystère, même si les populations semblent bien s’y accommoder.