Depuis le coup d’Etat militaire opéré par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le 26 Juillet 2023, Niamey vit au rythme des marches et des déclarations de soutien à la junte désormais au pouvoir.
«Une délivrance», voilà comment beaucoup de manifestants et de jeunes leaders de la société civile qualifient ce putsch et expriment leur soutien à la junte aux commandes du pays.
«C’est la fin de douze années jalonnées d’injustices. C’est ce qui nous pousse à soutenir le coup d’Etat» déclare Abdoulaye Annouar, activiste de la société civile.
Le comité de soutien au CNSP, COS-CNSP, est la première structure de soutien née au lendemain du Coup d’Etat.
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Pour son Président, l’avènement du CNSP est synonyme de libération après tant d’humiliations subies sous le régime du président déchu.
«Nous avons été longtemps trainés dans la boue, pendant douze à treize ans. Chaque Nigérien l’a vécu dans sa chair et son âme», déclare Boubacar Kimba Kollo, président Comité de soutien au CNSP.
Les manifestations de rue se multiplient au cours desquelles la France est prise à partie à travers des slogans et pancartes hostiles à l’Hexagone auquel il est reproché «la mauvaise politique en Afrique».
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«Il y a beaucoup de preuves qui prouvent que c’est l’armée française qui est derrière toutes les attaques djihadistes perpétrées au Sahel. On n’a rien contre les Français, ils sont en train de perdre l’Afrique. Ils ont déjà quitté certains pays. Chez nous, ça ne saurait tarder, je vous assure qu’ils vont quitter le Niger», explique Boubacar Kimba kollo, président Comité de soutien au CNSP.
«Aujourd’hui nous avons effectivement un président français très autoritaire et qui est toujours dans un esprit néocolonialiste. C’est cela qui a effectivement poussé les Africains à dire leur ras-le-bol de la France», déclare Annouar Abdoulaye, activiste de la société civile.
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Fait rarissime, les femmes nigériennes, intellectuelles et ménagères, se disent excédées par la présence française au Niger.
«Non à la CEDEAO, non à la France et on est ici pour exiger à ce que les Français quittent notre pays, on a pas besoin de Français ici», explique Fati Boubacar, une manifestante devant la base militaire 101 de Niamey.
Il faut souligner déjà que deux manifestations dont une exclusivement des femmes nigériennes ont été organisées devant la base militaire 101 de Niamey où est stationnée les 1500 militaires français sommés de quitter le Niger par le CNSP au plus tard le 03 Septembre prochain.