Washington a suspendu sa coopération avec le Niger après le coup de force du 26 juillet qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
En visite à Niamey depuis mardi, la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines s’est entretenue avec plusieurs responsables nigériens dont le Premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine.
Elle a souligné que le pouvoir militaire nigérien doit annoncer «un délai pour une transition rapide et crédible» devant déboucher sur «un gouvernement démocratiquement élu».
«Nous avons confirmé que nous sommes prêts à reprendre notre coopération si le CNSP (régime militaire) prend les étapes que j’ai décrites», a-t-elle ajouté devant la presse, mercredi.
Les militaires proposent une période de transition de trois ans maximum avant de rendre le pouvoir aux civils et que sa durée sera fixée par «un dialogue national» qui sera incessamment convoqué.
Concernant le sort de l’ex-président, Mme Phee a indiqué qu’ils ont «convenu d’arriver à une solution satisfaisante» pour lui, «sa famille et les membres de son gouvernement».
Lire aussi : Niamey annonce que tous les soldats français auront quitté le Niger d’ici le 22 décembre
Depuis le coup d’Etat qui l’a renversé Mohamed Bazoum est séquestré dans sa résidence avec sa femme et son fils. Plusieurs anciens dignitaires sont arrêtés ou ont fui le pays.
Dimanche, Mme Phee a participé à Abuja à un sommet des présidents de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui a maintenu ses lourdes sanctions économiques et financières imposées au Niger après le coup d’Etat, conditionnant leur allègement à une «transition courte» notamment.
«J’encourage le CNSP (régime militaire) à répondre positivement à l’offre de la Cedeao pour une négociation, les États Unis soutiennent les résolutions» de l’organisation régionale, a précisé la diplomate américaine.
En outre, la nouvelle ambassadrice des Etats-Unis au Niger, Kathleen FitzGibbon, arrivée à Niamey mi-août, va bientôt présenter ses lettres de créances aux autorités, a assuré début décembre le ministre des Affaires étrangères nigérien, Bakary Yaou Sangaré.