«Il nous faut des relations basées sur la justice, un dialogue sincèrement authentique, franc et fondé sur le respect mutuel entre la France et le Sénégal, et entre la France et l’Afrique globalement», a-t-il déclaré dans un amphithéâtre de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar rempli comme un œuf.
Ousmane Sonko s’exprimait dans le cadre d’une conférence qu’il coanimait avec Jean-Luc Mélenchon, le leader du parti français de gauche, La France Insoumise (LFI) sur le thème: «Échanges sur l’avenir des relations Afrique-Europe».
Arrivé au Sénégal mercredi, M. Mélenchon séjourne quatre jours dans le pays. Pour Ousmane Sonko, les relations entre l’Europe et l’Afrique, entre la France et l’Afrique et particulièrement entre la France et le Sénégal n’ont pas toujours été axées sur le respect mutuel. «Elles ont jusque-là été des relations léonines au profit de l’Europe et de la France, assises sur des schémas historiques de spoliation», a-t-il tranché.
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Pour Ousmane Sonko, les autorités européennes et françaises, ou du moins une certaine élite politique française actuelle «a souvent agi vis-à-vis des anciennes colonies africaines selon une vision ”focardienne” du continent, aidée en cela par des relais locaux entretenus par la corruption».
Le Premier ministre sénégalais, qui s’entretenait ainsi avec les étudiants de l’université de Dakar, en qualité de président de son parti politique, a souligné l’analyse biaisée d’une certaine élite dirigeante occidentale, lorsqu’elle considère ce qu’elle qualifie de ”sentiment anti-occidental” de ”manipulations de puissances concurrentes”, s’est désolé d’une telle ”cécité” dans leur analyse. «Il faut arrêter les raccourcis infantilisants qui font croire que le soi-disant sentiment anti-européen ou anti-français ne soient pas les effets de causes créées par la France et l’occident», a-t-il rétorqué.
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Il a en ainsi prôné la ”transparence” comme une des bases d’une nouvelle coopération qu’il appelle de ses vœux. «La transparence doit être au cœur de nos relations au bénéfice de nos peuples. Ensemble nous pouvons construire un avenir en commun où la justice, le bon sens doivent être de mise», a indiqué Ousmane Sonko.
C’est, selon lui, dans cette perspective que les problématiques de l’émigration, de la sécurité, entre autres, «pourront être bien analysées et solutionnées», a-t-il laissé entendre. «Et les intellectuels et les artistes doivent jouer un rôle important dans ces questions-là», a-t-il ajouté