Présidentielle au Gabon: ces électeurs parcourent des centaines de kilomètres pour arriver aux urnes

Des Librevillois rentrent dans leurs régions d'origine pour faire campagne et participer à l'élection présidentielle du 12 avril 2025.

Le 07/04/2025 à 15h10

VidéoIls habitent des villes et villages de l’intérieur du pays, n’hésitent pas à parcourir des centaines de kilomètres sur des routes pas toujours de bonne qualité pour être sûrs d’être présents à Libreville le 12 avril. Samedi prochain, le Gabon a rendez-vous avec son destin en élisant son président. La ruée vers les urnes commence à la principale gare routière de la capitale où Le360 Afrique en a rencontré certains. Reportage.

Plus de 846.000 électeurs gabonais sont attendus aux urnes ce 12 avril 2025 pour choisir leur prochain président. Parmi eux, Rodrigue, la cinquantaine révolue, est confortablement assis sur le siège avant d’un minibus qui doit le faire quitter Libreville. Ce cadre d’administration garde ses habitudes de vote à Lambaréné, ville située à 242 Kilomètres e la capitale. Il a pris une permission de quelques jours pour pouvoir aller élire son futur président, le 12 avril. «J’y pour retirer ma carte d’électeur sur place et m’assurer que je vais bien voter», explique-t-il

Si la plupart des voyageurs éludent le sujet des élections et des candidats de leur choix, notons que pour certains l’arrière pays constitue avant tout un havre de tranquillité contrairement à l’agitation électorale habituelle des grands centres urbains, comme Libreville. Cette vague de départ sur la route provoque une forte demande en véhicules de transport sur le site d’embarquement du PK8.

«Notre parc automobile s’avère insuffisant par rapport à la clientèle. Nous sommes saturés comme vous pouvez le constater», déplore, Idiata, chargeur de véhicules à la gare routière du PK8.

Comme lui, les promoteurs d’agences de voyage invitent les automobilistes à une extrême vigilance en cette période d’intense trafic routier «La recherche effrénée des clients ne doit pas conduire au suicide car avec l’excès de vitesse le chauffeur met sa vie en danger et celle de ses passagers», prévient-il.

Les routes du Gabon sont en effet accidentogènes, qu’il s’agisse de grands rendez-vous politiques, de fêtes de fin d’année ou lors de départs en vacances. En 2018, selon le site gabonactu, un accident de la route près de Tsouka, village situé non loin de la commune de Fougamou (Ngounié, Sud), sur l’axe routier Fougamou-Mouila, avait tué des dizaines passagers et fait de nombreux blessés, dont des enfants.

Quelques jours après l’ouverture officielle de la campagne électorale, un accident impliquant une équipe de soutien du président-candidat, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est produit dans la nuit du 30 au 31 mars dernier, à plus de 300 km de Libreville, fort heureusement sans perte en vie humaine, rapporte le site d’information Gabon Mediatime.

Des accidents qui ne suffisent pas à faire prendre conscience aux règles de prudence à respecter au volant. Dans les gare routière, c’est toujours la course contre la montre, tant que le flux de passagers génère des revenus. «Plusieurs compatriotes sont inscrits à l’intérieur du pays et doivent aller voter. C’est ce qui explique cet afflux de passagers. Ça nous rapporte un peu d’argent», renchérit Bruno Pody Nguélé, régulateur à la gare routière.

Dans cette ambiance pré-électorale, le peuple Gabonais s’apprête à élire non seulement un chef d’État mais surtout décidera, de l’âme politique de son avenir, selon de nombreux observateurs indépendants.


Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 07/04/2025 à 15h10