À l’Avenue de Cointet, dans le 3ème arrondissement de la commune de Libreville, les agents en charge de l’opération de distribution des cartes d’électeurs et l’orientation des électeurs sont aux abonnés absents. Une situation qui n’est pas pour arranger les affaires de Mélanie, partie très tôt de son domicile pour s’assurer que son nom figure bien sur la liste électorale. «Je n’ai pas trouvé mon nom parce qu’il y a certaines listes qui ont été déchirées. Je ne me suis pas inscrite lors du référendum. Mais c’est ici que j’ai l’habitude de voter», explique cette électrice, prête néanmoins à revenir sur le site pour d’ultimes vérifications avant le scrutin.
Pour la présidentielle du 12 avril, plus de 800.000 électeurs du Gabon et de la diaspora doivent départager huit candidats en lice pour la fonction suprême. Mais sans une carte d’électeur, accomplir son devoir civique sera impossible pour les citoyens non inscrits sur la liste électorale. Heureusement pour Rodrigue qui vient de retrouver son nom au bureau n°4 de cet autre centre de vote. Mais depuis une heure, il piaffe d’impatience devant la lenteur de la distribution des cartes d’électeurs, «aucune délégation du ministère de l’Intérieur n’est en place. On espère que ça ne saurait tarder vu que nous avons des occupations», espère-t-il.
Un gros retard sur le début d’un processus pourtant annoncé comme effectif ce mardi 2 avril. À une dizaine de jours des opérations de vote, l’opération tant attendue par Narcisse cache à son avis un dysfonctionnement administratif. «Quand ils font les annonces, ça veut dire que tout est prêt. Je ne suis pas seul, il y en a beaucoup qui se plaignent», se désole-t-il, visiblement.
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Contactés au sujet de ce retard constaté sur l’opération de distribution des cartes d’électeurs, aucun responsable de la commission chargée d’organiser les élections n’a souhaité se prononcer. En rappel, la présidentielle du 12 avril mettra fin à la transition en cours au Gabon depuis la prise du pouvoir par les militaires le 30 août 2023.