Venus en nombre jusqu’à son hôpital à Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo, des membres de la société civile (associations des femmes, organisations locales, syndicats) lui ont remis un chèque du montant de la caution nécessaire pour pouvoir se présenter à la présidentielle.
Sur des banderoles on pouvait lire : «Dr Denis Mukwege le peuple congolais vous réclame».
La région est en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés, aux viols collectifs et aux mutilations génitales.
Prix Nobel de la paix pour son action en faveur des femmes violées, Denis Mukwege, 68 ans, n’a cependant pas dit s’il se porterait candidat.
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«Je connais toute la souffrance que notre population vit au quotidien, (que cette] population soit capable de cotiser 100.000 dollars pour moi, ça veut dire simplement que vous n’allez plus reculer. Vous êtes déterminés à être un peuple libre, vous voulez être indépendant», a-t-il lancé à ses partisans.
«Quand le peuple décide de prendre le pouvoir, il n’y a aucun système qui peut s’opposer» à lui, a-t-il ajouté.
Une des voix critiques du régime du président Félix Tshisekedi, le Dr Mukwege a de nouveau vilipendé la diplomatie du chef de l’Etat, lui reprochant notamment d’avoir fait appel à des armées d’Afrique de l’Est pour affronter la rébellion du M23 qui, avec le soutien du Rwanda selon de nombreuses sources, s’est emparé de vastes zones du Nord-Kivu.
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«Nous sommes déjà balkanisés (...) les Burundais contrôlent toute la plaine de la Ruzizi jusqu’au Haut plateau», les régions de «Rutshuru, Beni, Ituri sont sous le contrôle des Ougandais, les Kényans contrôlent aussi aujourd’hui toutes nos banques», a-t-il dit.
La présidentielle à un seul tour est prévue le 20 décembre. M. Tshisekedi, président depuis janvier 2019, est candidat à un second mandat de cinq ans. Les candidats à la magistrature suprême ont jusqu’au 8 octobre pour s’inscrire.
Le climat politique est tendu à trois mois du scrutin. Des poursuites et arrestations des membres d’opposition et des journalistes se multiplient dans le pays. Au moins trois journalistes ont été interpellés ou placés en détention ces derniers jours.