Procès du massacre de 2009 en Guinée: la défense commence à plaider

Procès du massacre de 2009 en Guinée

Le 27/05/2024 à 16h00

Les avocats de 12 anciens responsables gouvernementaux et militaires jugés pour un massacre commis en 2009 en Guinée ont commencé à plaider lundi, dernière phase de ce procès historique, a constaté un correspondant de l’AFP.

Premier à plaider, Me Bomby Mara a demandé l’acquittement de son client, le colonel Abdoulaye Chérif Diaby, ministre de la Santé à l’époque.

Médecin de formation, il est soupçonné d’avoir ordonné à des médecins à l’hôpital de ne pas traiter les blessés. Des témoins l’ont vu donner un coup de pied à un patient. Il est suspecté d’avoir pris part à une vaste entreprise consistant à escamoter les corps et dissimuler les preuves, par exemple en falsifiant des certificats de décès.

Abdoulaye Chérif Diaby fait partie, avec l’ex-dictateur Moussa Dadis Camara, des douze hommes jugés depuis 2022 pour les atrocités commises le 28 septembre 2009 et les jours suivants lors de la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et alentour. L’un d’eux est jugé par défaut, un autre est en fuite.

Au moins 156 personnes ont été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines blessées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes ont été violées. Les chiffres réels sont probablement plus élevés.


L’avocat du colonel Diaby a rejeté toutes les charges pesant contre lui, de coups et blessures volontaires, non-assistance à personne à danger, complicité d’enlèvements, de torture et de séquestration.

Le colonel Diaby «n’était pas au stade», a dit son avocat.

Aucune partie civile «n’a exhibé un certificat médical légal justifiant que c’est suite aux coups et blessures administrés par le colonel à son encontre qu’il a eu cette incapacité», a-t-il dit. Le colonel Diaby n’a pas entravé les soins et il n’était pas associé à la gestion des corps, a-t-il ajouté.

Il a aussi plaidé la prescription des faits.

Le ministère public a requis la condamnation d’Abdoulaye Chérif Diaby, de Moussa Dadis Camara et de cinq autres accusés à la prison à vie. Il a aussi demandé la requalification des faits en crimes contre l’humanité.

Les plaidoiries de la défense devraient durer plusieurs jours, avant que les juges ne se prononcent à une date encore indéterminée.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 27/05/2024 à 16h00