Ces chercheurs, mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU, estiment que l’armée rwandaise a «de facto» pris «le contrôle et la direction des opérations du M23» et que son intervention militaire «a été déterminante pour la spectaculaire expansion territoriale réalisée entre janvier et mars 2024».
Depuis fin 2021, le M23 et des troupes de l’armée rwandaise progressent dans la province du Nord-Kivu, où ils ont mis en déroute l’armée congolaise et ses alliés et installé une administration parallèle dans les zones sous leur contrôle.
Jusqu’à fin 2023, les autorités rwandaises démentaient publiquement avoir déployé leur armée aux côtés des rebelles du M23, ce que Kigali n’a plus contesté depuis le début de l’année.
Le président rwandais Paul Kagame a déclaré le 20 juin sur la chaîne de télévision France 24 être «prêt à se battre» contre la RDC s’il le fallait, tout en éludant la question de la présence actuelle de l’armée rwandaise en RDC.
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Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis, la France, la Belgique et l’Union européenne demandent au Rwanda de retirer ses militaires et ses missiles sol-air du sol congolais et de cesser son soutien au M23 - demandes restées jusque-là sans effet.
Les experts détaillent les «incursions systématiques» des militaires rwandais sur le sol congolais, dont un millier seraient arrivés en RDC uniquement au cours du mois de janvier 2024.
Ils estiment qu’au moment de la rédaction de leur rapport (avril 2024), les troupes rwandaises « égalaient voire surpassaient en nombre, les combattants du M23″.
Ce nouveau rapport présente de nombreuses photographies aériennes prises dans les zones sous contrôle du M23 et de l’armée rwandaise.
Elles montrent des colonnes d’hommes armés en uniforme - certains transportant ou opérant des pièces d’artillerie -, des véhicules blindés avec radar et missiles antiaériens, des pick-up et des camions de transport de troupes.