En tenue civile, non armés, ces hommes sont arrivés à bord de plusieurs véhicules à Bunia, capitale provinciale, sous le regard étonné des habitants. A l’entrée des véhicules dans la ville, boutiques et commerces ainsi que le marché central ont fermé, a constaté un correspondant de l’AFP.
Majoritairement jeunes, ces hommes se sont présentés comme des combattants d’un groupe d’autodéfense «créé en 2019» afin de défendre les intérêts des membres de «cinq communautés victimes d’atrocités en Ituri».
Connu sous le nom de «Zaïre», ce groupe dit représenter les communautés Hema, Mambisa, Alur, Akongo-Nyali et Ndo-Okebu. Le «Zaïre» est un rival de la Codéco («Coopérative pour le développement du Congo»), une milice de plusieurs milliers d’hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face aux Hema et alliés.
Après une décennie d’accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017, provoquant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d’un million et demi de personnes.
Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu’à l’intervention d’une force européenne, l’opération Artémis, sous commandement français.
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«Nous voici aujourd’hui engagés et prêts pour (adhérer au) processus de paix» et participer au programme d’intégration communautaire qui sera mené par les autorités congolaises, a déclaré Jean-Marie Ngadjole, porte-parole du groupe, qui s’est engagé à «garantir la libre circulation des personnes et de leurs biens, toutes communauté confondues, dans les zones où nous vivons».
Le groupe demande aux autorités de «faciliter la libération de tous» ses membres emprisonnés et «la levée des différents mandats émis» contre ses dirigeants par le parquet militaire de Bunia, a dit Jean-Marie Ngadjole.
Le général Chalwe Munkutu Ngwashi, vice-gouverneur de l’Ituri, a dit «prendre acte» de cet engagement et appelé les membres de ce groupe au «pardon mutuel» et à la «réconciliation».
Après la signature du protocole, tous les combattants sont repartis. La date de leur désarmement effectif n’a pas été communiquée.
Des accords similaires avaient déjà été signés par d’autres groupes armés dont la Codéco, sans effet réel sur le terrain où les violences se poursuivent.