. Félix Tshisekedi, 60 ans, est devenu président il y a cinq ans après une élection controversée qu’un autre opposant, Martin Fayulu, affirme avoir remportée. Il est le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui était aussi le parti de son père, l’opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé en 2017. En arrivant au pouvoir, Félix, dit « Fatshi », a soigné son image à l’étranger, en rupture avec l’isolationnisme de son prédécesseur Joseph Kabila. Il a aussi promis d’améliorer la vie des Congolais, de lutter contre la corruption et de tout faire pour ramener la paix dans l’est du pays. Il n’a pas atteint ses objectifs, reconnaissant lui-même que beaucoup reste à faire, mais il part favori face à une opposition qui, sauf coup de théâtre, se présente divisée à l’élection à un seul tour.
. Moïse Katumbi, 58 ans, est un homme d’affaires fortuné, patron du club de football renommé de Lubumbashi (sud-est) Tout Puissant Mazembe et ancien gouverneur (2007-2015) de la province minière du Katanga, poumon économique du pays, où il est né. Son père était italien, ce qui fait de lui une cible de choix des hérauts de la « congolité », dont le chef de file a d’ailleurs tenté de faire invalider sa candidature. Leader du parti « Ensemble pour la République », il met en avant ses succès en affaires et son bilan au Katanga, avec construction de routes, d’écoles et développement de l’agriculture, pour affirmer qu’il saura gérer le pays.
. Martin Fayulu, 66 ans (67 le 21 novembre), est le leader du parti Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement). Cet ex-cadre d’une major pétrolière veut sa revanche. Depuis cinq ans, ses partisans le désignent comme « le président élu », puisque selon eux la victoire lui a été volée à l’élection de 2018. Affirmant encore une fois sa conviction que les dés seront pipés à celle de décembre prochain, il a un temps entretenu le suspense sur sa candidature, qu’il a finalement confirmée le 30 septembre.
. Denis Mukwege, 68 ans, gynécologue, prix Nobel de la paix en 2018 pour son action auprès des femmes violées, est un critique de longue date du pouvoir et ne cesse de réclamer justice pour les victimes des violences armées dans son pays. « L’homme qui répare les femmes », surnom hérité d’un documentaire qui lui a été consacré, n’a pas de base politique et a tardé à se lancer. Il a finalement annoncé le 2 octobre qu’il serait candidat, en dénonçant « les pratiques corrompues et prédatrices » qui maintiennent la majorité des Congolais dans la misère. Fils de pasteur pentecôtiste, il est originaire du Sud-Kivu (est), où il dirige un hôpital.
. Adolphe Muzito, 66 ans, est un ancien Premier ministre (2008-2012) de Joseph Kabila, également ancien ministre du Budget et ex-inspecteur des Finances, leader du parti « Nouvel Elan », ancien allié de Martin Fayulu dans la coalition Lamuka.
. Delly Sesanga, 53 ans, avocat, député de Luiza (Kasaï central) et leader du parti Envol (Ensemble des volontaires pour le développement de la RDC), avait soutenu en 2018 la candidature de Félix Tshisekedi, dont il est devenu un critique virulent, dénonçant « son incapacité à redresser le pays » et ses « promesses non tenues ».
Le candidat qui s’est désisté dimanche est Augustin Matata Ponyo, 59 ans, un autre ancien Premier ministre (2012-2016) de Joseph Kabila. Leader du parti Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), il a décidé de se rallier à Moïse Katumbi.