«La commission date et gestion de la transition a, à la quasi-unanimité de ses membres, décidé de retenir la date du 2 juin. Il restera à voir comment par quel mécanisme il va falloir régler la question de la participation des candidats», a déclaré à l’Agence de presse sénégalaise APS, Babacar Gaye, un de ses membres participants à ce dialogue tenu lundi et mardi à Diamniadio (30 km de Dakar). Le président du mouvement «Suxali» (renaissance), né des flancs du Parti démocratique sénégalais (PDS), a ajouté que les 19 candidats déjà retenus par le Conseil constitutionnel doivent participer à l’élection.
«Il reste maintenant à voir comment intégrer certainement les autres candidats qui ont été écartés de manière injuste», a-t-il fait savoir.
Le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, à l’Assemblée nationale, Mamadou Lamine Thiam, a de son côté, déclaré que la gestion de l’après 2 avril était essentielle.Mettant en garde contre l’éventualité d’un vide institutionnel en lien avec le départ annoncé de Macky Sall du pouvoir, le 2 avril prochain, M. Thiam déclaré que les participants avaient proposé à ce que l’actuel chef de l’Etat puisse gérer la période de transition jusqu’à l’installation de son successeur, selon l’APS.
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Les commissions mises en place dans le cadre du dialogue national, ouvert lundi, en présence du chef de l’Etat, ont travaillé à huis clos sur une proposition de date pour la tenue de l’élection présidentielle et les voies et moyens de déterminer le processus à mettre en œuvre à l’issue le 2 avril prochain, date coïncidant avec la fin du mandat du chef de l’Etat sortant.
Les travaux de la commission chargée de réfléchir sur la date de la prochaine présidentielle étaient dirigés par le ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba.Une autre commission, conduite par le ministre des Affaires étrangères, Ismaila Madior Fall, assurant l’intérim de la ministre de la Justice, a réfléchi sur les modalités suivant lesquelles le processus électoral se poursuivrait après le 2 avril.
Des chefs religieux, représentants de syndicats et d’organisations de la société civile et des candidats recalés à l’élection présidentielle ont répondu à l’appel du président de la République à dialoguer afin de permettre au pays de trouver les moyens de résoudre la crise politique qu’il traverse depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
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Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont fait part de leur décision de ne pas participer à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.Lundi, le président Macky Sall a déclaré envisager de demander au Conseil constitutionnel de désigner son successeur, si les participants au dialogue national ne trouvent pas un consensus sur la date de l’élection présidentielle.
«Si on trouve un consensus pour l’intérêt supérieur national, j’accepterai cette décision […] Dans le cas contraire, je demanderai au Conseil constitutionnel de désigner mon successeur pour la passation de service, le 2 avril», a dit Macky Sall à la fin de la première journée du dialogue national.
«Le plus important pour le moment, c’est de fixer la date de l’élection présidentielle», a insisté le chef de l’Etat.Le chef de l’Etat a déclaré également qu’il va engager les parlementaires de la mouvance présidentielle à l’Assemblée nationale et même ceux de l’opposition à voter la loi d’amnistie qu’il fera adopter en Conseil des ministres mercredi.
Il a aussi fait part de son «vœu le plus cher» d’organiser «avant l’hivernage prochain» (juin-juillet), l’élection présidentielle. «Ma volonté et mon vœu le plus cher, c’est de faire tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais, et ceci avant l’hivernage prochain, dans les meilleurs délais», a déclaré Macky Sall, qui ne va pas se présenter pour un nouveau mandat.