La secrétaire d’Etat à la Justice, Louise Borkou Ngaradoumri a remis à chacun d’eux leur certificat de libération au ministère de la Justice, selon un journaliste de l’AFP qui a pu seulement apercevoir les derniers à les recevoir.
Après plus de cinq mois de prison, « les 259 ont été amenés de la prison de Moussoro (300 km au nord-est de N’Djamena) au ministère et aussitôt libérés, chacun a regagné son domicile », a confirmé à l’AFP Me Frédéric Dainonet, le coordinateur de leur collectif d’avocats.
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Plus de 600 jeunes, dont 80 mineurs, avaient été arrêtés à N’Djamena pendant et après une manifestation le 20 octobre 2022 qui avait fait officiellement 73 morts, mais bien davantage selon l’opposition et des ONG, pour l’essentiel des jeunes gens tués par balles par les forces de l’ordre.
Ils avaient été détenus un mois et demi dans une prison de haute sécurité à Koro Toro, en plein désert à plus de 600 km de la capitale. L’opposition et les ONG avaient également dénoncé des disparitions, exécutions extra-judiciaires et tortures.
Dans cette prison, 262 avaient été condamnés le 2 décembre, dans un procès de masse sans avocats et sans médias, à deux à trois ans de prison ferme notamment pour « attroupement non autorisé » et « destruction de biens ».
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Le 27 mars dernier, 259 avaient été graciés par le président Mahamat Idriss Déby Itno.
Les manifestants avaient répondu à l’appel à manifester de l’opposition contre sa prolongation de deux ans au pouvoir.
Mahamat Déby, alors jeune général de 37 ans, avait été proclamé chef de l’Etat à la tête d’une junte militaire le 20 avril 2021 à l’annonce de la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles après avoir dirigé d’une main de fer le Tchad pendant 30 ans.
Le nouvel homme fort tchadien avait promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d’une transition de 18 mois. Mais il s’était maintenu au pouvoir pour deux ans de plus à l’issue de ce délai, le 20 octobre 2022, assurant se conformer à la décision d’un forum de réconciliation nationale, lequel avait été boycotté par l’opposition.