Autrefois, les plantes aromatiques et médicinales étaient les seules remèdes pour soigner diverses maladies dans le continent. Si la médecine moderne a fortement réduit le rôle des tradipraticiens et l’usage des plantes médicinales en Afrique, il n’en demeure pas moins que beaucoup d’Africains accordent encore beaucoup de crédit aux vertus des plantes aromatiques et médicinales.
Au Mali, les tradipraticiens se servent des feuilles, des racines ou des décoctions de plantes aromatiques et médicinales pour traiter des maladies que beaucoup croient incurables par la médecine moderne.
Et de fait, beaucoup de Maliens se tournent vers la médecine traditionnelle pour se soigner. A Bamako, la capitale, ainsi que les capitales régionales, on y trouve des pharmacopées qui sont reconnues par l’Institut national de recherche en santé publique et qui vendent des produits agréés.
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Dans certains centres de santé, des produits comme les laxatifs de la pharmacopée traditionnelle sont prescrits par des médecins. Mais voilà: beaucoup de tradipraticiens ne sont pas agréés. C’est la raison pour laquelle, à cause d'un certain charlatanisme, certains se méfient des plantes médicinales du fait de l’absence, dans la plupart des cas, d'un dosage précis.
Au Sénégal, la pandémie du Covid-19, bien que conspuée par le monde entier, a créé de nouvelles opportunités pour les tradipraticiens. Du fait de l’absence de vaccins en quantité suffisante et surtout de la méfiance des populations vis-à-vis de ceux-ci, les tradipraticiens font de bonnes affaires avec la vente des plantes aromatiques et médicinales qu'ils prescrivent.
Parmi ces plantes, très prisées en cette période, le mbanté maaré (cassia occidentalis, de son nom latin), connu pour ses nombreuses vertus curatives, est très demandé. Cette plante est un remède miracle contre plusieurs maux et les Sénégalais le savent déjà bien.
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Au Gabon, la médecine traditionnelle, considérée comme une industrie d'avenir selon ses promoteurs, tire sa quintessence de la riche et exceptionnelle biodiversité des plantes aromatiques et médicinales que recèle cette terre au climat tropical.
Le gouvernement gabonais a créé il y a près de cinq décennies les infrastructures adéquates, qui permettent d’intégrer la phytothérapie aux politiques publiques. Mais en réalité, pour Jeff Curtis, un jeune vendeur de cette pharmacopée dans le grand marché Mont Bouët de Libreville, la médecine traditionnelle est encore trop négligée.
«L'État ne prend pas en considération la pharmacopée, je ne sais pourquoi, pourtant avec l'arrivée du coronavirus beaucoup de gens viennent se ravitailler ici», affirme-t-il.
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Au moment où le pays est engagé dans une lutte acharnée contre la propagation du Covid-19, des réflexions sont menées sur les solutions thérapeutiques à envisager.
Une réflexion qui, selon Jacques Moukaga, tradipraticien, devrait également être diligentée dans le domaine de la pharmacopée, car les «plantes médicinales peuvent être une alternative complémentaire au problème actuel».
Au Gabon, à l’instar de nombreux pays du continent, du fait des difficultés d’accès aux structures sanitaires, d’une part, et des croyances coutumières, d’autre part, la majeure partie des malades du pays ont recours exclusivement, ou partiellement, à cette médecine traditionnelle.