Des pans entiers de l'économie sénégalaise dépendent des échanges avec le Mali, notamment le port de Dakar dont le fameux môle 3 est exclusivement réservé aux marchandises importées à destination du Mali. Il y a également le secteur cimentier, qui exporte près de la moitié de sa production vers Bamako et les autres régions du pays voisin.
De plus, les transporteurs réalisent une bonne partie de leur chiffre d'affaires sur le trajet Dakar-Bamako. C'est pourquoi la fermeture des frontières a été vécue par beaucoup comme des sanctions, non pas contre le Mali, mais bien contre le Sénégal.
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Aujourd’hui, avec la levée de l’embargo sur le Mali, décidée dimanche dernier par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les activités reprennent, la joie est grande, mais la menace d’autres sanctions est encore réelle avec des dirigeants qui ne pensent pas souvent aux intérêts des petites nations africaines. Une crainte qui pousse les transporteurs et résidents maliens au Sénégal à demander à la CEDEAO d’agir plus intelligemment la prochaine fois.
Les 6 mois de sanctions de la CEDEAO sur le Mali ont coûté beaucoup au Mali et au Sénégal, deux pays frères qui ont toujours commercé. Pour rappel, l’embargo sur le Mali a causé un manque à gagner énorme estimé à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA au port autonome de Dakar, qui avait ainsi perdu 70% de ses dossiers à traiter du jour au lendemain.