Michel Sapin à Dakar pour discuter de l’avenir du Franc CFA

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Le 11/04/2016 à 15h22

Après avoir participé, ce week-end, au sommet de la «Zone franc CFA» à Yaoundé, le ministre français des Finances et des comptes publics, Michel Sapin, est attendu ce lundi à Dakar. Au menu, avec son homologue sénégalais, l’avenir du FCFA.

Après avoir pris part au sommet de la «Zone franc» à Yaoundé, le samedi 9 avril, Michel Sapin est attendu aujourd’hui à Dakar. Il va animer une conférence de presse conjointe avec son homologue sénégalais, Amadou Bâ, dans les locaux de la résidence de l’ambassadeur de France à Dakar, cet après-midi, d’après un communiqué conjoint de l’ambassade de France à Dakar et du ministère sénégalais de l’Economie, des finances et du plan.Si pour le moment on ignore les questions qu’aborderont les deux ministres, on peut imaginer que la question du franc CFA sera au cœur des discussions entre les deux ministres.La rencontre de Yaoundé de ce samedi, entre les quinze ministres des Finances de la «zone franc» et leur homologue français, n’a apparemment rien changé au statut quo sur le CFA. Les ministres des Finances de la «Zone franc CFA» ont défendu l’utilité de leur monnaie commune, présentée comme un «gage de stabilité» dans un contexte de turbulences liées à la baisse des cours des matières premières.Le débat sur le franc CFA, récurrent depuis la création de cette monnaie il y a 70 ans, a été relancé récemment par certains chefs d’Etats et économistes africains qui appellent les pays de la zone franc à se doter de leur propre monnaie.Le «CFA», nom donné à deux monnaies distinctes, utilisées en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale, est lié à l'euro par un système de parité fixe (1 euro étant égal à 655,98 FCFA). Pour garantir cette parité, les Etats africains doivent déposer 50% de leurs réserves de change auprès du Trésor français.Si, pour les défenseurs du FCFA, ce lien fort avec l’euro est un «gage de stabilité», ses détracteurs accusent cette monnaie de freiner le développement de l’Afrique, en obligeant les pays africains à calquer leur politique économique sur celle de la zone euro.Dans tous les cas, Michel Sapin, pour qui l’avenir du franc CFA n’était en rien un «tabou», a assuré à plusieurs reprises être «disponible» pour discuter d’éventuelles évolutions de la monnaie. «La France n’est pas là pour décider à la place des pays concernés.Si des idées, si des propositions sont faites par les responsables politiques des pays concernés, la France est évidemment ouverte à toute évolution», avait-il déclaré il y a quelques jours.

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 11/04/2016 à 15h22