Comme annoncé, en août 2016, lors de la création de la société Dakar-Bamako ferroviaire (DBF), la reprise de la liaison par train entre le Sénégal et le Mali passera par la remise à niveau du réseau ferré des deux pays.
En amont de ces travaux infrastructurels, l’usine de traverses en béton de Thiès (70 km de Dakar) est en phase d’être réhabilitée.
Filiale de la multinationale belge ITB-Tradetech, la société Trabesen vient de signer avec la société Dakar-Bamako ferroviaire (DBF), un contrat de prestation de services qui nécessitera un financement de 3 milliards de francs Cfa.
Selon Abdou Ndéné Sall, secrétaire d’Etat au Réseau ferroviaire, la reprise des activités de l’usine de traverses de Thiès, «la capitale du rail», témoigne ainsi de la pertinence de la relance du chemin de fer au Sénégal.
Par ailleurs, pour illustrer la nécessité de développer le chemin de fer, Abdou Ndéné Sall souligne que «5 trains seulement peuvent se substituer aux 400 camions qui empruntent et dégradent quotidiennement le trajet routier Dakar-Bamako».
Pour sa part, Christian Thomas, président du Conseil et administrateur délégué d’ITB-Tradetech, a soutenu que la réhabilitation de l’usine de traverses participe de la volonté du royaume de la Belgique d’apporter son concours à la relance du réseau ferroviaire au Sénégal.
Dans ce programme de reprise de l’activité ferroviaire dans le pays, figurent en première place l’historique ligne Dakar-Bamako et la liaison Dakar-Saint-Louis. Il a également mis l’accent sur le savoir-faire belge en matière de rail. «Nous avons une expérience de plus d’un siècle dans le domaine de la traverse ferroviaire et à l’époque de la défunte société Transrail, nous avons été, à maintes reprises, sollicités», a-t-il rappelé.
Aujourd’hui, le transfert de technologies est la meilleure manière d’apporter son soutien au développement des pays africains. Ainsi, «notre société s’est engagée à partager son expérience, son savoir faire, avec un investissement de 3 milliards de francs Cfa», à conclu Christian Thomas.
85.000 traverses sur la voie métrique du TER et 130.000 sur la voie standard
En dehors des 140 emplois directs et indirects qu’elle va générer, l’usine de traverses va aussi contribuer à la mise en valeur des matériaux locaux et ainsi apporter une plus value. Elle va également, appuyer le programme de relance des chemins de fer, venir en appui aux divers projets miniers, entamer à l’intérieur du Sénégal et contribuer au désenclavement de la Casamance et de la région naturelle du Sénégal oriental.
«A l’horizon 2035, le Sénégal ambitionne de construire 1.500 km de nouvelles lignes comprenant le TER, mais aussi d’autres voies ferrées reliant différentes régions».
La première phase des travaux concerne le TER qui va nécessiter 85.000 traverses, tandis que la deuxième sera consacrée à la ligne Dakar-Tambacounda en standard incluant un port sec. A partir de Tamba, le chemin de fer sera allongé jusqu’à Matam pour permettre d’acheminer la production des mines de phosphates de Semmé.
Il est aussi programmé une ligne ferroviaire Tamba-Kédougou qui servira à évacuer la production de fer dans cette région du Sénégal. «A ces trois lignes, s’ajoute la voie de contournement de la Gambie à partir de Tambacounda», a précisé le secrétaire d’Etat au Réseau ferroviaire».
L’ensemble de ces lignes, qui seront construites en standard, va mobiliser 130.000 traverses.