Sénégal: le groupe Meridiam va se charger de l'acquisition et de la gestion de bus électriques à Dakar

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Le 03/04/2022 à 21h53, mis à jour le 03/04/2022 à 21h53

Le Sénégal a signé avec le groupe "Meridiam Africa Investments SAS" un contrat de concession aux termes duquel cette entreprise sera chargée de l’acquisition, de l’exploitation et du matériel roulant et des systèmes BRT (bus rapides sur voies réservées), pour un investissement de 127 milliards FCA.

Dans un communiqué, le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD) indique que le ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et du Développement «a procédé à la signature du contrat de concession pour l’acquisition, l’exploitation et la maintenance du matériel roulant et des systèmes du BRT (Bus Rapid Transit ou "Bus rapides sur voies réservées")».

Il ajoute que le contrat de concession «a été conclu avec le Groupement MERIDIAM AFRICA Investments SAS - SNCF International - RATP International et ses partenaires Keolis et FONSIS, à l’issue d’un appel d’offres international suivi d’une procédure négociée». «Le montant total des investissements prévus se chiffrant à 127 milliards de FCFA (35% du coût total du projet) dont 88 milliards de FCFA en investissement initial», précise le texte.

Sur un linéaire de 18,3 km, reliant les villes de Dakar et de Guédiawaye, le BRT desservira 14 communes, dans les zones les plus densément peuplées et congestionnées de la région capitale, en réduisant de moitié les temps de parcours (90 mn à 45 mn) avec des conditions de sécurité, de confort et de régularité substantiellement améliorées, souligne le communiqué signé du directeur général du CETUD, Thierno Birahim Aw, cité par l'agence de presse sénégalaise APS.

Les services de BRT, à partir de «bus capacitaires à alimentation électrique», devraient apporter «une solution efficiente à la saturation du réseau routier en transportant en moyenne 300 000 voyageurs par jour, avec un tarif socialement acceptable, pendant la durée de vie de la concession fixée à quinze ans», écrit Birahim Aw.

Le modèle d’exploitation est basé sur une tarification zonale, avec des tarifs de base estimés à 350 FCFA pour une zone de BRT et 450 FCFA pour deux zones, note-t-il, ajoutant qu’il est prévu un principe d’intégration tarifaire entre le BRT, les lignes de rabattement et le TER, permettant aux usagers d’utiliser un seul titre de transport pour des déplacements intermodaux.

Selon le DG du CETUD, en référence au caractère social du projet, la structuration financière du contrat prévoit que les populations éligibles aux tarifs sociaux soient identifiées par l’Etat du Sénégal pour bénéficier d’une réduction tarifaire de 50%.

Au moins 10% des voyageurs seront concernés par ces tarifs sociaux, précise le communiqué notant que le BRT devrait générer «1000 emplois directs en phase exploitation, dont 99% seront recrutés localement avec une politique de ressources humaines visant à privilégier l’accès à l’emploi des femmes et le développement des compétences locales dans le secteur du transport public de masse».

«1500 emplois directs sont générés par les travaux d’infrastructures en cours d’exécution après une libération des emprises apaisée», selon la même source.

De même, l’utilisation de «bus alimentés 100% en électricité, permettra de marquer un bond considérable en faveur de la transition énergétique du secteur des transports urbains (59 000 tonnes de CO2 évitées par an)».

Il y a aussi que «pour mieux préparer l’avenir (…), la structuration du projet tient compte d’un contenu local fort», le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) devant porter, pour le compte de l’Etat et des opérateurs locaux, 30% du capital de la société d’exploitation du BRT.

Aw annonce par ailleurs qu’à travers le CETUD et concomitamment avec la réalisation du BRT, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a lancé un projet de restructuration du réseau de transport en commun (RTC) pour disposer d’un système de rabattement sur les transports de masse (BRT et TER).

«Le programme prioritaire de la restructuration du réseau, inscrit dans le PAP-2A, est constitué de 32 lignes, un parc de 1000 bus neufs à gaz et électriques, 4 ateliers-dépôts, plus de 80 km de voiries et trottoirs à aménager ou réhabiliter le long des axes desservis, y compris des carrefours, des arrêts et terminus de bus», indique-t-il.

Ce projet, dont la première phase (2022-2024) porte sur 14 lignes, avec 400 bus à gaz, s’inscrit dans les axes stratégiques définis dans le Plan de mobilité urbaine soutenable (PMUS) – 2035 de Dakar, en cours de finalisation, avec entre autres objectifs, la promotion d’une mobilité verte, inclusive et résiliente aux changements climatiques, explique-t-on de même source.

A signaler que le BRT vient en complément du Train express régional (TER) circulant entre Dakar et sa banlieue, dont un premier tronçon avait été inauguré en décembre dernier par le président Macky Sall.

Les deux systèmes de transports BRT et TER, complémentaires avec des lignes de rabattement, visent à désengorger Dakar, qui concentre sur 0,3% du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays.

Les embouteillages coûtent officiellement à la ville 152 millions d'euros par an.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 03/04/2022 à 21h53, mis à jour le 03/04/2022 à 21h53