Absent depuis 2017, le Sénégal annonce son retour dans le marché de la dette publique de l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA).
Dakar veut ainsi lever 50 milliards de francs Cfa (76 millions d’euros) en obligations assimilables. Une somme de 55 milliards de francs Cfa a finalement été retenue sur les soumissions, qui ont atteint 129 milliards de Fcfa, soit un taux de couverture de 256%.
A noter que, pour lever une somme globale de 3,3 millions d’euros reçu en deux émissions successives, et financer une partie de la phase 1 du Plan Sénégal émergent, le gouvernement du Sénégal avait eu recours aux marchés internationaux.
A ce jour, les bons et obligation du Trésor d’une valeur de 10 000 francs l’unité, se présentent sous trois formes, avec des échéances respectives de trois, cinq et sept ans. Les taux respectifs de 5,85%, 6% et 6,15% seront appliqués à ces achéance qui vont de 2022 à 2026.
«Les ressources de cette émission seront affectées à la couverture des besoins de financement du budget 2019 de l’Etat du Sénégal», note-t-on sur le document de l’Agence de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), organisatrice de l’opération.
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Expliquant les avantages que présentent de telles levées de fond pour les Etat membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), Mac-Davies Anouma, responsable des relations investisseurs et de la communication de l’Agence UMOA-Titres affirme que «l’Agence UMOA-Titres œuvre pour le développement d’un marché intégré des titres publics émis par voie d’adjudication.
Les États membres de l’UMOA ont recours à ce marché lorsqu’ils souhaitent lever de la dette sur le marché financier régional pour financer leurs projets de développement économique.
En mettant en concurrence les différents souscripteurs via une plateforme électronique dédiée, le système de l’adjudication s’assimile à une vente aux enchères ; ce qui présente l’avantage pour les États de bénéficier d’un endettement au coût le plus abordable et en toute transparence ».
L’Agence UMOA-Titres dirigés a été créée en 2013. Elle est actuellement présidée par le Sénégalais Adrien Diouf.
Elle a levé, pour le compte des Etats membres de l’UEMOA, entre la date de sa création et aujourd’hui, 12 500 milliards de francs Cfa, avec une moyenne annuelle de 2 600 milliards de francs Cfa
Cette dette que vient de contracter le Sénégal auprès de cette institution donne raison à certains membres de l’opposition sénégalaise comme Ousmane Sonko (le leader du parti Pastef) et Thierno Alassane Sall, ancien ministre sénégalais de l’Energie.
En effet, à l’occasion d’une conférence de presse organisée en mai dernier, Ousmane Sonko avait dénoncé «un trou budgétaire de 100 milliards de FCFA dans le budget national susceptible d’évoluer à 345 milliards de F CFA».
Thierno Alassane Sall avait quant à lui affirmé que le «Sénégal fonçait tout droit vers un ajustement structurel».
Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Finances et du Budget, avait alors réagi, via un communiqué officiel, pour évoquer des «considérations budgétaires dénuées de tout fondement ».