Après avoir été attributaire du marché pour la confection des bulletins de vote pour les élections législatives du 30 juillet 2017, Baba Tandian et ses confrères imprimeurs butent sur une montagne de problèmes. Le patron de l’Imprimerie Tadian attire l’attention des Sénégalais sur les difficultés auxquelles les imprimeries font face pour l’achat du papier et l’impression complète de l’ensemble des bulletins de vote.
«Aujourd’hui, il faudrait imprimer 329 millions de bulletins, ce qui nécessite 37 tonnes de papiers pour chaque parti, soit un total de 1740 tonnes. Il faut 73 conteneurs pour acheminer les 329 millions de bulletins», a fait savoir Baba Tandian, le Président directeur général de l’Imprimerie Tandian, la plus importante du pays.
Ainsi au moment où les citoyens s’inquiètent sur le temps que ça leur prendra de voter le jour du scrutin, la préoccupation des imprimeurs est le respect des délais qui leur sont impartis pour une bonne tenue des élections. «Il y a non seulement un défi pour les imprimeurs, mais il y aura des problèmes pour ceux qui vont voter et aussi pour la logistique», a-t-il souligné.
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Le Sénégal ne produit pas du papier, il faut donc importer les 1740 tonnes nécessaires aux imprimeurs afin d'honorer leur contrat avec l’Etat. Malheureusement, insiste Baba Tandian, «il n’existe pas au Sénégal cette quantité de papier nécessaire pour l’impression».
Selon lui, l’autre équation qui se pose aux imprimeries «n’est pas d’ordre technique mais, c’est un problème de délais de livraison». Il avertit qu'il est impossible de lancer les commandes auprès des fournisseurs européens, d'acheminer les papiers jusqu'au port de Dakar, puis d'effectuer les formalités pour commencer à imprimer avant le 20 juillet.
Afin d’éviter le non-respect du cahier de charges avant les élections législatives du 30 juillet 2017, il faudrait, précise Baba Tandian, que l’Etat «pense à un plan». A tout cela, s'ajoute la question des entrepôts assez grands pour contenir tous les bulletins de vote car, l’inquiétude de Baba Tandian reste entier à ce niveau. «Je vois mal quelqu’un stocker cette quantité de papier», dit-il.
Enfin rappelle-t-il, les Sénégalais pourrait revivre «le syndrome des élections municipales de 1996». A l’occasion de ces fameuses élections locales, plusieurs bulletins de vote avaient manqué et les rares qui étaient disponibles étaient de trois couleurs différentes.
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