Sénégal. Législatives: 1000 jeunes pour porter le combat de Khalifa Sall

Plus de mille jeunes font la campagne à la place du maire de Dakar en prison

Plus de mille jeunes font la campagne à la place du maire de Dakar en prison . DR/

Le 14/07/2017 à 17h08

Khalifa Sall est l’absent le plus présent de la campagne pour les législatives. Même en prison, le maire de Dakar continue de mobiliser dans les rues de la capitale où un millier de ses sympathisants ont décidé de lui offrir la visibilité digne d'une tête de liste.

Pendant que la campagne des élections législatives du 30 juillet 2017 bat son plein, 1.000 jeunes acquis à la cause de Khalifa Sall battent le macadam pour sensibiliser sur les problèmes auxquels font face les Sénégalais. Dans cette «marche silencieuse», le mouvement «1.000 jeunes pour libérer Khalifa Sall» dénonce l’arbitraire dont est victime le maire de Dakar qui, malgré son statut de tête de liste de la coalition «Mankoo Taxawu Sénégal», ne bénéficie pas du même traitement que les autres candidats.

Selon Bassirou Samb, le responsable des jeunes socialistes de Grand Yoff de nombreux problèmes «gangrènent le Sénégal». Selon lui, l’arrestation arbitraire de Khalifa Sall, le maire de Dakar, après s’être déclaré candidat aux législatives du 30 juillet 2017 et au présidentielles de 2019 n’est que la partie visible de l’iceberg. Au-delà, les Sénégalais souffrent de beaucoup d'autres maux.

Parmi leurs difficultés, on peut citer : «la cherté de la vie, la mauvaise gouvernance, le manque d’eau courante, les coupures intempestives de la Senelec, le chômage endémique des jeunes, un tissu sanitaire défectueux, une école publique laissée pour compte, à tout cela vient se greffer une justice à la carte caractérisée par l’intervention et l’immixtion du pouvoir dans les affaires judiciaires», s’est plaint Bassirou Samb. Pour avoir été arrêté depuis le 7 mars 2017, Khalifa Sall, contrairement aux autres têtes de liste, n’arrive pas à battre campagne pour les législatives 2017.

Toutefois, cette mobilisation est "l’expression d’un engagement en faveur de la lutte pour le respect des libertés, contre l’injustice et pour la consolidation de notre démocratie. Je veux vous le dire aujourd’hui, nous estimons qu’il est urgent de rester constamment en état de veille pour restaurer les citoyens dans la plénitude de leurs droits", a souligné le plus jeune investi de la liste «Mankoo Taxawu Sénégal».

Les organisations des droits de l’homme pour la liberté de Khalifa Sall

D’autres organisations apolitiques comme la Rencontre africaines de défense des droits de l’homme (Raddho) et le Forum du justiciable demandent également une liberté provisoire pour Khalifa Sall, tête de liste de la coalition «Mankoo Taxawu Senegaal».

Selon Sadikh Niass, le secrétaire général par intérim de la Raddho, le maintien en prison du candidat Khalifa Sall qui doit légitimement jouir des mêmes droits que les autres candidats, viole le principe de l’égalité de traitement, fausse le jeu démocratique aux législatives 2017. «Nous estimons que le candidat Khalifa Sall, tête de liste de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, actuellement en détention préventive, jouit de la présomption d’innocence et de tous ses droits civiques et politiques dans la mesure où, il n’a pas encore été jugé et ne fait l’objet d’aucune condamnation», a déclaré Sadikh Niass. Même son de cloche chez Babacar Ba, le président du forum du justiciable. Selon lui, "l’Etat du Sénégal a violé l’exercice de droits civils et politiques de Khalifa Sall". 

Aujourd'hui, un sondage publié par une agence locale crédite la liste départementale du Maire de Dakar de 27% d'intensions de votes, contre 32% pour celle de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar, dirigé à Dakar par le candidat Amadou Bâ, actuel ministre des Finances. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 14/07/2017 à 17h08