A peine le rapport d’Amnesty International rappelant la justice sénégalaise est-il sorti, que le directeur de la section locale d’Amnesty International, Seydi Gassama monte au créneau pour enfoncer l'exécutif. Faisant allusion aux démêlés politico-judiciaires de Khalifa Sall, Karim Wade et Barthélémy Diaz, il soutient que, jamais la justice sénégalaise n’a été instrumentalisée pour écarter des opposants de la course électorale.
«Le Sénégal n’a jamais été dans cette situation, de Abdou Diouf à Abdoulaye Wade. C’est vraiment une première dans l’histoire politique du pays», a soutenu Seydi Gassama. Le directeur de la section sénégalaise d’Amnesty International va même plus loin dans ses prises de positions. Selon lui, «les autorités ont même crée des institutions comme le Comité sénégalais des droits de l’Homme, l’Observatoire des prisons qui sont des coquilles vides avec des budgets insignifiants». Malheureusement, ces organisations supposées défendre les droits humains, sont en proie à des pressions de la part des barons du parti au pouvoir.
Poursuivant son argumentaire, Seydi Gassama dira que le rapport d’Amnesty International sur la justice et le gouvernement du Sénégal est parfaitement justifié. «Amnesty a dénoncé dans ce rapport, des faits réels, avérés que personne ne peut nier. Il s’agit des violences policières, des meurtres dans les brigades de gendarmerie ou les commissariat de police», explique toujours Gassama.
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Il a, par ailleurs, regretté le fait que : «depuis le début de l’année, au moins quatre (4) personnes ont été tuées dans des commissariats de police et des manifestations à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, avec la mort de Fallou Sène, le 16 mai dernier ». Et comme si cela ne suffisait pas, « ’Etat interdit les manifestations pacifique et utilise la justice pour poursuivre les opposants». «Cela doit s’arrêter au Sénégal», a-t-il lancé.
Et paradoxalement, «des transhumants politiques obtiennent des non-lieux, des personnes proches du pouvoir demeurent impunies. Pire encore, sous prétexte d’une lutte contre la corruption, l’Etat instrumentalise la justice pour liquider des adversaires politiques», a-t-il dénoncé. «Les États n’ont pas de raison de ne pas respecter les droits de l’Homme a fortiori les autorités Sénégalaises», a rappelé Seydi Gassama.
De son côté l'Etat du Sénégal continue de nier toues les accusations portées par Amnesty International à son encontre, adoptant une position inédite. Le ministre de la Justice, homme politique très controversé du fait de ses changements de position selon ses intérêts du moment, accuse Amnesty d'être manipulé.