Gambie: Lancement de la commission "Vérité, réconciliation et réparation"

Adama Barrow, le futur président de la Gambie.

Adama Barrow, le futur président de la Gambie. . DR

Le 16/10/2018 à 18h16, mis à jour le 17/10/2018 à 07h57

La Gambie a lancé ce lundi 15 octobre sa commission "Vérité, réconciliation et réparation", une des promesses du président Adama Barrow au lendemain de sa victoire sur Yahya Jammeh. La commission, ouverte ce matin, va passer au peigne fin les 22 ans de règne du président déchu de Gambie.

Le président Adama Borrow de la Gambie avait promis, suite à sa victoire, le 2 décembre 2016 face à Yahya Jammeh, de mettre en place une commission pour faire toute la lumière sur les exactions du régime de son prédécesseur.

C’est chose faite depuis hier, lundi 15 octobre. La cérémonie officielle d’ouverture des locaux devant abriter la commission Vérité, réconciliation et réparation, a eu lieu lundi 15 octobre dans la capitale gambienne, Banjul. Les victimes auront la possibilité de s’exprimer, à travers cette institution, sur les sévices qu’elles ont subis durant les 22 ans de règne de l’ancien régime gambien.

Cette commission est présidée par un ancien cadre de l’Organisation des Nations Unies et est composée de quatre femmes et de sept hommes de régions, d’ethnies et de religions différentes. Elle a été choisie suite à une longue consultation entre la société civile, les dignitaires des communautés locales, sous la conduite de l’Etat Gambien.

Sur la base de témoignages et d’audiences publiques pour les dossiers les plus sensibles, la Commission va mener des investigations sur les différents évènements qui ont eu lieu durant le règne de l’ancien chef de l’Etat gambien, du coup d’Etat de juillet 2014, jusqu’à son départ en exil, en janvier 2017. Les travaux pourraient ainsi commencer à la fin de ce mois d’octobre et dureront 2 ans.

L’objectif visé est de permettre aux Gambiens de s’exprimer et de mettre à jour toute la vérité, et aussi d’établir un dialogue national pour mieux cerner les mécanismes qui ont conduit à la dictature, afin de les éviter dans l’avenir. Selon le secrétaire exécutif de l’Institution, même si cette commission n’est pas un tribunal, «elle pourra demander des poursuites judicaires contre certains responsables ou amnistier certaines personnes qui acceptent d’apporter leur témoignage». Ce sera aussi à elle de fixer les dédommagements financiers ou symboliques.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 16/10/2018 à 18h16, mis à jour le 17/10/2018 à 07h57