Le porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye n'a pas raté l'occasion de rebondir sur les propos d’Ahmed Khalifa Niasse, qui traite Ousmane Sonko de «salafiste». Le premier vice-président du parlement, Moustapha Cissé Lo, n’hésite pas, lui, à employer de gros mots quand il s’agit de parler du leader du «Paastef». C’est à croire que les membres du gouvernement de Macky Sall et leurs alliés ont une peur bleue de l’opposant Ousmane Sonko, tant leurs réactions après chaque sortie du leader du Paastef paraissent incontrôlées.
En dehors d’Ahmed Khalifa Niasse qui fait un jeu de yoyo en critiquant quelquefois le gouvernement, et d’autres fois les membres de l’opposition, tous ceux qui s’attaquent à Ousmane Sonko sont issus de l’Alliance pour la république (APR), ou de leurs alliés de Benno Bokk Yakar.
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Le plus étonnant est qu’ils utilisent toujours les médias pour s’attaquer rudement au leader du Paastef. Ils font alors, de manière indirecte, la promotion de ce jeune qui vient tout juste de s’investir dans la politique et dont l’engagement est apprécié par les Sénégalais.
Faut-il le rappeler, c’est le président Macky Sall qui a fait bénéficier Ousmane Sonko de la sympathie de la majorité des Sénégalais, en signant le décret le limogeant du corps des inspecteurs des Impôts et domaine. Et en continuant à s’acharner sur lui, les partisans du chef de l’Etat ne font qu’augmenter l’aura dont il bénéficie déjà au Sénégal et dans la diaspora.
L’opposition sénégalaise a aussi, de son côté, joué sa partition dans l’ascension fulgurante du leader du Paastef. En effet, cette opposition compte en son sein des hommes d’expérience. Mais leur manque d’initiative, surtout dans les régions et à l’international, fait qu’ils piétinent encore.
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Le Parti démocratique sénégalais d’Abdoulaye Wade, miné par des querelles internes autour de la candidature ou non de Karim Wade, traverse une période difficile. Le leader du parti «Rewmi», Idrissa Seck, est depuis quelque temps dans une sorte d’hibernation.
Et comme la concurrence ne se fait pas seulement entre le pouvoir et l’opposition, mais aussi entre partis de l’opposition eux-mêmes, Sonko a profité du vide laissé par le PDS, le Rewmi et les autres formations politiques pour se frayer un chemin.
Mises à part quelques actions menées par Mamadou Diop Decroix de l’AJ/PADS, les Sénégalais ne voient pas un leader qui pourrait contrer l’APR qui se sert souvent des moyens de l’Etat pour contenir les contestations. Les manifestations pacifiques de l’opposition sont souvent dispersées à coups de gaz lacrymogène et les manifestants arrêtés puis libérés plusieurs heures après.
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Par cette méthode, Macky Sall pensait maîtriser la situation. Mais c’était sans compter avec l’engagement d’Ousmane Sonko qui vient avec la ferme intention de faire tomber ce régime, et avec lui, tous les vieux briscards qui l’accompagnent.
A ses débuts, Macky Sall incarnait le renouveau politique du Sénégal, mais il est très vite retombé dans des pratiques décriées par les Sénégalais comme la transhumance politique, l’instrumentalisation de la justice pour écarter ses adversaires, etc.
Il faut noter que la grande majorité des Sénégalais ne connait pas Ousmane Sonko. Mais comme en 2012, avec le mouvement «Y’en a marre», il fallait que les Sénégalais s’appuient sur quelqu’un qui vient avec une nouvelle vision dans la manière de gérer affaires nationales.