De retour à Dakar et sitôt arrivé à l’aéroport International Blaise Diagne, à bord d’un jet privé vers 14 heures, Abdoulaye Wade a été accueilli par des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS). Après un court passage au salon d’honneur de l’aéroport, le premier secrétaire du PDS s’est engouffré dans son véhicule pour rentrer à l’hôtel Terrou Bi, où il séjourne depuis son retour de Paris.
A l’hôtel où l’attendait une foule de journalistes, le «Pape du Sopi» (le "Pape du changement") a refusé de se prononcer sur les motifs de son déplacement vers le pays d’Alpha Condé. Interrogé là-dessus, sa seule réponse était: «je ne le dirai pas. Cela ne regarde que moi».
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Mais maître Amadou Sall, membre du comité exécutif du PDS, qui s’est entretenu avec la presse, a apporté quelques précisions.
«Le Secrétaire général du PDS s'est rendu en Guinée Conakry sur invitation de son petit frère [Alpha Condé, Ndlr] à qui il a présenté une dizaine de projets», a déclaré cet ancien ministre sénégalais de la Justice.
Concernant les raisons qui ont poussé le Chef de l’Etat Guinéen à inviter Abdoulaye Wade, il dira que ce dernier «a exprimé ses inquiétudes face à la situation d'un pays voisin et son désir de faire en sorte que la présidentielle se déroule dans une séquence de paix».
Mais selon Amadou Sall, le prédécesseur de Macky Sall à la tête du Sénégal n’a pas changé d’avis à propos de son désir d’empêcher la tenue du scrutin de la présidentielle qui doit avoir lieu le 24 février 2019, et maintient sa résolution de ne soutenir aucun candidat.
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A en croire maître Amadou Sall, l’ancien Chef de l’Etat sénégalais a, dans une certaine mesure, reculé dans sa manière de s’y prendre. «Abdoulaye Wade a promis à Alpha Condé que toutes ses actions seront pacifiques», a-t-il précisé.
Car c'était là, de fait, tout l'enjeu de ce déplacement, après les menaces qu'avaient formulées l'ancien président de la République de brûler les procès verbaux des bureaux de vote, au soir du 24 février.
Au Sénégal, une rumeur court selon laquelle Abdoulaye Wade aurait rencontré l'ancien président français François Hollande, qui voulait contribuer à apaiser la situation tendue qui règne au Sénégal, en cette période de campagne présidentielle. Et qu’une rencontre entre Abdoulaye Wade, Macky Sall et Alpha Condé serait même en vue.
Maître Sall a toutefois réfuté cette dernière information, laquelle, selon lui, n’est pas fondée.