"Je pardonne, mais n'oublie pas". C'est sans doute la phrase que beaucoup retiendrons de la conférence de presse tenue par Khalifa Sall, l'ex-maire hier lundi 21 octobre, trois semaines après sa sortie de prison.
"Je vous retrouve encore plus déterminé", a-t-il déclaré devant quelques centaines de militants et cadres de son parti et de très nombreux journalistes, dans une salle d'un centre de conférence à l'atmosphère électrique.
Ecroué en mars 2017, Khalifa Sall a été condamné en 2018 à cinq ans de prison après avoir été reconnu coupable du détournement d'environ 2,5 millions d'euros sur les caisses de la ville, accusations qu'il a toujours niées. Cette condamnation l'a empêché de se présenter à l'élection présidentielle de février dernier, remportée au premier tour par Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
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Evoquant une "épreuve faite de privations et de sacrifices", il a affirmé lundi y avoir "puisé une énergie nouvelle". "Je poursuis mon engagement politique", a-t-il ajouté, alors que la grâce présidentielle n'a pas effacé sa condamnation et le laisse privé de ses droits civils et politiques, l'empêchant à ce stade de briguer un mandat électif.
Khalifa Sall avait été accueilli en triomphe par des milliers de personnes à sa sortie de prison, le 29 septembre. Il s'était depuis lors consacré à des visites privées, rencontrant notamment plusieurs leaders musulmans.
A 63 ans, il affiché ses ambitions en matières d'emploi, de soins de santé et d'éducation, souhaitant une "nouvelle orientation" fondée sur une "économie dynamique, diversifiée, inclusive et portée par le secteur productif national et par le secteur privé sénégalais". Il a aussi prôné le respect de la "séparation des pouvoirs", "l'indépendance de la justice" et la "transparence dans la gestion des ressources publiques".