Dakar, en ce qui la concerne, n’est pas encore informée d'une telle mesure, selon les autorités sénégalaises. Ni le ministère de l’Intérieur ni celui des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur n'ont reçu l’information.
Au Sénégal où résident quelque 700.000 Guinéens, majoritairement de l'ethnie peule, cette mesure est interprétée comme une manière pour Alpha Condé d'éviter un vote sanction après ses récentes déclarations controversées, sur le massif montagneux du Fouta Djallon, appelant les Malinkés à ne pas voter pour Cellou Daleïn Diallo.
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Les autorités sénégalaises attendent donc d’y voir plus clair pour se prononcer, informent leurs chargés de communication.
Mais le Groupe organisé des hommes d'affaires (GOHA) a interpellé la communauté internationale, et la Cédéao en particulier, sur la fermeture de la frontière entre la Guinée et le Sénégal sur décision prise des autorités guinéennes.
«Cette mesure inappropriée crée une situation très préoccupante pour les opérateurs économiques transfrontaliers déjà soumis aux difficultés liées à la Covid-19. Il va sans dire que d'énormes pertes et des privations induites vont s'en suivre juste pour satisfaire les caprices de M. Alpha Condé», relève le GOHA dans un communiqué parvenu à Le360 Afrique.
«Force est de reconnaître qu'en cette période préélectorale, la Guinée traverse une période très délicate pour tout le peuple, et surtout les opérateurs économiques se demandent comment surmonter les conséquences de la mauvaise gouvernance Condé sur leurs activités. C'est pourquoi une fois de plus, nous interpellons la Cedeao au nom de tous les opérateurs économiques afin que la frontière entre la Guinée et le Sénégal soit rouverte sans délai», note l'organisation.
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Les membres de cette organisation incitent «l'ensemble des membres du GOHA à infliger un vote sanction contre M. Alpha Condé au cours de la consultation électorale prochaine».
Et d'ajouter: «craignant que les Guinéens de l’étranger ne votent contre lui, Alpha Condé a décidé que ceux résidant au Sénégal et en Angola seront privés de vote le 18 octobre prochain. C'est le principe de 2 poids, 2 mesures qui est appliqué en Guinée. Qui est-il pour décider quel Guinéen ayant droit de vote et lequel ne l'a pas? Ce n'est rien d'autre qu’une autre forme de la dictature Condéenne», dénonce Cherif Mohamed Abdallah, président du GOHA.