Kémi Séba, l’activiste franco-béninois arrêté à Dakar pour avoir brûlé un billet de 5.000 francs CFA, a été relaxé par la justice sénégalaise. Le tribunal de Dakar n’a pas suivi le procureur qui avait requis une peine de 3 mois de prison avec sursis contre Stello Gilles Chichi alias Kémi Séba et la relaxe pour son prétendu complice, Alioune Ibn Abatalib Sow.
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Selon les soutiens de l’activiste, cette décision rendue par la justice est «une victoire» pour les partisans du front anti CFA. Cette position est partagée par les avocats des désormais ex-détenus qui ont défini leurs clients comme «de futurs responsables du continent». Et par conséquent, «Kémi Séba et Alioune Ibn Abatalib Sow n’avaient pas leur place en prison».
Kémi Séba et son camarade Alioune Ibn Abatalib Sow avaient été arrêtés à Dakar, le 25 août 2017, puis mis sous mandat de dépôt, suite à une plainte de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La banque protestait contre le fait qu’au cours d’une de ses manifestations, Kémi Séba ait brûlé publiquement un billet de 5.000 francs CFA.
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Par ce geste symbolique qu’il compare à celui de Nelson Mandela qui avait brûlé son passeport sud-africain pour protester contre l’apartheid, Kémi Séba dit «vouloir dénoncer l’asservissement des Etats ouest-africains par la France». Selon lui, en continuant à se servir du franc CFA comme monnaie, les pays africains continueront à voir leur économie pillée par la France.
Et dès son arrestation, des centaines de jeunes Africains lui ont montré son soutien dans plusieurs pays. D’ailleurs, une manifestation de soutien avait été organisée lundi 27 avril, à Cotonou au Bénin, par des centaines de milliers de jeunes Africains partageant la même ambition: voir les pays africains abandonner le franc CFA au profit de leur propre monnaie.