L’Etat sénégalais peine à honorer ses engagements vis-à-vis des établissements privés d'enseignement supérieur, alors qu'il débourse 150 milliards de francs CFA pour le fonctionnement des universités publiques.
Ainsi, depuis 2013, l’Etat sénégalais oriente des bacheliers dans les universités et instituts privés, afin de faciliter l'accès des élèves à l’enseignement supérieur. De leur côté, les établissements privés, dont les filières ont été reconnues par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames) et l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur (Anaq Sup), ont consenti quelques efforts en améliorant leur logistique, leurs infrastructures d’accueil et en augmentant les effectifs du personnel enseignant. L’autre défi pour eux était de réduire de 40 à 50% les frais de scolarité.
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Mais aujourd'hui, ces établissements ne se retrouvent plus dans ce deal. Pire, ils se sentent lésés. «Ils ont l’impression que cet effort n’est pas réciproque», a expliqué Mamadou Ngingue, président de la conférence des universités privées du Sénégal, au quotidien LeSoleil. Et pour cause, l'Etat a modifié le contrat. «Sans grande concertation, l’Etat a fait passer l’enveloppe par étudiant de 600.000 à 400.000 francs CFA». Une décision qui n’a pas mis fin au partenariat. Au total, 43 000 étudiants ont été accueillis par les établissements privés durant l’année universitaire 2015-2016, entre 50 000 et 60 000 cette année. «Ce qui fait du privé la deuxième plus grande université publique du Sénégal derrière l’université Cheikh Anta Diop (Ucad)», a souligné Mamadou Nguigue.
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Autre problème: «pour l’année 2016-2017, aucun établissement n’a été payé. Or, les cours de l'année 2017-2018 ont commencé». Dans le contrat initial liant les établissements privés à l’Etat, il était bien défini que ce dernier devait verser un acompte de 50%. Ces établissements privés, qui se trouvent dans l’impossibilité de payer les enseignants, réclament à l’Etat 10 milliards de francs CFA.
Pour essayer de trouver une solution, les chefs d’établissement ont lancé un appel au président Macky Sall. En vain. L’ultime solution pour eux est de se séparer des étudiants orientés par l’Etat en attendant qu’une solution soit trouvée.