Sénégal. Education: le taux d’échec est de 60% à l’Université de Dakar

L'université Cheikh Anta Diop de Dakar, une référence en Afrique.. dr

Le 28/11/2017 à 09h53, mis à jour le 28/11/2017 à 12h03

60% des étudiants échouent à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Les locaux ne disposent que de 23 253 places pour les 80 000 étudiants inscrits.

Le fort taux d’échec des étudiants inquiète à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). A la fin de l’année académique 2016-2017, seuls 40% des 80 000 étudiants inscrits ont réussi aux examens. Cette situation s'explique par les difficultés auxquelles font face l’administration, les professeurs et les étudiants. Mais l'université demeure, malgré tout, une référence en Afrique de l’Ouest.

«Quand 100 bacheliers entrent à l’université, au moins 80 d'entre eux devraient obtenir leur licence dans un temps raisonnable. Ce n’est pas le cas aujourd’hui», a fait remarquer le professeur Ibrahima Thioub, recteur de l’université de Dakar. Selon lui, la méconnaissance du système Licence-Master-Doctorat (LMD) et la pléthore d’étudiants inscrits à l’UCAD est à l’origine de cet échec, devenu un réel problème.

Un regard rétrospectif sur l’augmentation du nombre d’étudiants inscrits dans cette université permet de mieux cerner l’inquiétude du recteur. Selon les chiffres publiés par l’UCAD, «de 24 776 en 2001, le nombre d’étudiants est passé à 75 188 en 2012». Cette augmentation est encore plus visible au niveau de certaines facultés. La faculté de Lettres et de Sciences humaines, qui ne comptait que 96 étudiants durant l’année académique 1957-1958, a vu son effectif passer à 4150 en 1987-1988. En 2012, les étudiants inscrits étaient 24 094. Même si ce rythme est spécifique à ces disciplines, l’augmentation du nombre d’étudiants est comparable dans les autres facultés de l’UCAD.

Et malgré une légère amélioration par rapport aux années précédentes, le professeur Ibrahima Thioub n’est pas satisfait. «Nous suivons une pente d'amélioration légèrement ascendante mais qui ne nous satisfait pas du tout», a-t-il poursuivi.

Le recteur a aussi déploré «les chevauchement d’années». «Notre université n’était pas conçue pour accueillir plus de 80.000 étudiants», a-t-il déploré. Toutefois, des solutions sont envisageables. «La tendance est à la baisse et le nombre d'étudiants devrait se stabiliser sous peu à hauteur de 60.000 étudiants».

Quant au climat de tension qui règne souvent entre l’administration et les étudiants, le recteur a reconnu l'existence de «remous à l’université» mais a assuré œuvrer à apaiser l’atmosphère. «Nous avons des efforts à faire pour éliminer entièrement la violence de nos relations, particulièrement avec les étudiants», a-t-il conclu.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 28/11/2017 à 09h53, mis à jour le 28/11/2017 à 12h03