A moins de trois semaines de l’ouverture de la Coupe du monde 2018, la compétition pour l’acquisition des droits de retransmission des matchs est lancée au Sénégal. La Radiodiffusion télévision du Sénégal (RTS), la télévision nationale, et le Groupe Futurs médias appartenant à la star Youssou Ndour se disputent l’exclusivité des images du plus grand rendez-vous du football mondial.
Les coups bas de la RTS contre GFM
Alassane Samba Diop, directeur de la radio Futurs Médias, une chaîne appartenant au GFM juge inadmissible le fait que «La RTS soit en train de tout faire pour torpiller les droits de retransmission de la Coupe du monde du Groupe Futurs Médias».
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«Le Groupe Futurs Médias a acquis des droits de retransmission de la Coupe du monde grâce à une télévision sud-africaine. Mais ce qui se passe est un peu scandaleux. Les responsables de la RTS vont voir certains hôtels pour leur dire que GFM n’a pas le droit de retransmettre des matchs à partir des locaux de ces hôtels-là, alors qu’ils (ces hôtels) nous avaient déjà sollicités pour que nous puissions faire là-bas un, deux ou trois matchs des Lions du Sénégal à la Coupe du monde», a-t-il dénoncé sur les ondes de la RFM.
Il doute même que la télévision nationale ait «l’autorisation de la FIFA pour l’organisation du Village du Monde RTS» qu’il veut mettre en place à Dakar durant le Mondial.
Tout aussi inacceptable, renchérit Alassane Samba Diop, «GFM a pu acquérir les droits (de retransmission) du match amical Sénégal-Luxembourg (31 mai 2018), mais on apprend aussi que certaines autorités de la RTS partent voir la Fédération sénégalaise de football pour essayer de torpiller ce marché».
Toutefois, son groupe n’entend pas se laisser marcher sur les pieds, car, soutient-il, «nous sommes dans un Etat de droit. Si la RTS pense qu’elle est dans ses droits, elle n’a qu’à porter l’affaire là où elle doit la porter et GFM apportera ses arguments par rapport à ça».
La RTS en réclame la légitimité
Du côté de la télévision nationale, on soutient que : «la RTS est la seule télévision qui détient les droits d’exclusivité terrestre de la Coupe du monde au Sénégal».
Selon Oumar Nguébane, directeur marketing et commercial de la RTS, « Il faut savoir qu’en matière de droits télévisuels pour la Coupe du monde, il y a deux types de droits. Les droits terrestres qui sont destinés aux télévisions gratuites comme la RTS. Et les droits satellitaires pour les chaînes payantes. La RTS a acheté les droits terrestres depuis le mois d’août». Il va même jusqu'à menacer de poursuites judiciaires, les chaînes de télévision sénégalaises qui s’aventureraient à retransmettre les images de la Coupe du Monde 2018.
«On reste concentré sur notre objectif qui est de servir le public sénégalais. La RTS est la seule chaîne détentrice des droits du Mondial Russie 2018. Aucune autre n’a le droit de diffuser les images sous peine de s’exposer à des poursuites», a averti Oumar Nguébane.
Un enjeu financier
La bataille médiatique est donc lancée entre ces deux chaînes, l’une publique, l’autre privée, qui font partie des plus suivies par les Sénégalais, à l’occasion des grands événements.
Il faut reconnaitre l’enjeu est avant tout financier. Car, un événement comme la Coupe du monde de Football qui est retransmis partout sur la planète, draine des contrats publicitaires énormes pour les chaînes détentrice des droits.
D’autre part, la RTS, qui a toujours eu les droits de retransmission des précédentes Coupes du monde, se réclame d'une certaine légitimité face à GFM qui est actuellement un acteur majeur dans le paysage audiovisuel sénégalais. La compétition sera donc rude!