Sénégal-Mali: l'OMVS appelle à protéger la Falémé, menacée par les orpailleurs

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Le 10/05/2019 à 15h03, mis à jour le 10/05/2019 à 15h07

L’orpaillage menace la pérennité de la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal. Le haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal plaide pour la création d’une brigade mixte de surveillance pour sauver ce cours d’eau des mauvaises pratiques des orpailleurs.

L’Utilisation des produits chimiques dangereux inquiète les responsables de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui voient, chaque jour, la Félémé disparaitre un peu plus. Hamed Diane Semega, haut-commissaire de l’OMVS, tire ainsi la sonnette d’alarme et invite les autorités sénégalaises et maliennes à mettre en place une brigade mixte de surveillance de la Falémé pour empêcher les dérives des orpailleurs.

Pour extraire l’or, les orpailleurs n’hésitent pas faire usage d’explosifs, de mercure et surtout de cyanure, autant de produits chimiques dangereux qui rendent impraticable ce cours d’eau qui est aujourd’hui menacé de disparaitre.

«Une brigade mixte entre le Sénégal et le Mali peut être envisagée très rapidement pour assurer la sécurisation de la Falémé», a dit Semega lors d'une conférence de presse organisée jeudi 9 mai, en compagnie des autorités administratives de Kédougou (sud-est du Sénégal) et de Kayes, région malienne frontalière du Sénégal.

La création de cette brigade, rappelle le haut-commissaire de l’OMVS, «est une recommandation de l’atelier tenu en 2018 lors d’une première mission de terrain». Il est par ailleurs convaincu «de la volonté des Etats de veiller à la bonne marche de l’OMVS». Selon lui, la réussite du projet de construction du barrage de Gorbassi prévu sur la Falémé nécessite des mesures d’urgence pour sauver ce cours d’eau et renforcer le fleuve Sénégal.

Paul Malick Faye, adjoint au gouverneur de Kédougou, est quand à lui revenu sur l’exigence d’actions concertées entre les deux pays pour lutter contre les mauvaises pratiques des orpailleurs qui menacent l’avenir des populations du bassin du fleuve Sénégal. «II faut des actions concertées entre les deux Etats pour juguler ce mal car il ne sert à rien de poursuivre des fautifs qui vous narguent en se déplaçant sur l’autre rive sans que vous n’ayez la possibilité de les poursuivre, a-t-il soutenu. Il faudrait alors expliquer le sens des textes de l’OMVS à ceux qui pratiquent cette action dangereuse pour le fleuve Sénégal.

Même son de cloche chez le conseiller aux Affaires administratives et financières du gouverneur de Kayes, Adama Maïga, qui demande aux autorités maliennes de «poursuivre les recommandations des pays membres pour réprimer ce mal… qui compromet l’avenir du fleuve».

A noter que l’OMVS, dont le siège est à Dakar, est une organisation intergouvernementale de développement, créée à Nouakchott le 11 mars 1972 par le Sénégal, le Mali et la Mauritanie pour gérer le bassin versant du fleuve Sénégal qui s’étend sur 292.000 kilomètres carrés.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 10/05/2019 à 15h03, mis à jour le 10/05/2019 à 15h07