Les mises en garde du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) à l’égard des maisons de productions et des artistes comédiens n’auront encore servi à rien. Quitte à fausser l’esprit du mois de ramadan qui doit être une période d’abstinence et de piété, les troupes de comédiens ne reculent devant rien pour séduire les sponsors qui veulent toucher le jackpot durant les 30 jours que dure le jeûne.
Au total, 46 sketchs passent entre 19 heures et 21 heures dans les multiples chaines de télévisions privées du Sénégal.
Même si dans leurs sitcoms, les artistes traitent de plusieurs thèmes qui concernent la société sénégalaise, la manière dont il tourne en dérision les jeûneurs heurte beaucoup de téléspectateurs.
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Les théologiens et autres chefs religieux avaient alors tiré la sonnette d’alarme par rapport aux séquences qui passent juste avant et après la rupture du jeûne et qui trahissent l'esprit du mois sacré, mois d’abstinence, de partage et de solidarité entre musulmans.
«On remarque à travers ces sitcoms que la prière est banalisée et les versets coraniques sont galvaudés. La parole divine est sacrée. Ces comédiens ne respectent pas les préceptes de l’Islam», dénonce Makhtar un jeune sénégal qui n'apprécie que la religion soit traité avec une certaine légèreté.
Une traite pour les maisons de production et les artistes-comédiens
Derrière les pitreries de ces comédiens qui tournent en dérision la religion, se cache l'unique souci commercial. En effet, la majeure partie de ces productions théâtrales qui, selon oustaz Aliou Sall, un éminent théologien, «caricaturent la religion musulmane», sont sponsorisés les entreprises du secteur agro-alimentaire. Elles profitent de ces minutes d’antenne pour faire la promotion de leurs produits. En 19h et 21h, on peut compter jusqu'à plus d'une demi-heure de temps de publicité.
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Malgré les mises en garde du CNRA à l’endroit des chaines de télévision, rien ne semble aujourd’hui, pouvoir arrêter ces maisons de productions et artistes-comédiens qui voient en ce mois de ramadan, une véritable aubaine pour redresser des comptes souvent déficitaires.