32, 33, ou 34, les amis de Guy Marius Sagna ne comptent plus le nombre de fois où il a été arrêté. Au moment où ces lignes sont rédigées, Guy Marius Sagna, l’un des leaders les plus en vue du mouvement "Frapp France Dégage" est en prison, après une manifestation sur la hausse du prix de l’électricité.
En liberté provisoire au moment des faits, après une "fausse alerte au terrorisme", il lui est reproché cette fois ci d’avoir participé à une manifestation interdite et de s’être accroché aux grilles du Palais de la République jusque-là inviolable.
Ce combat contre la hausse du prix de l’électricité, vient rejoindre d’autres batailles que le célèbre activiste avait déjà engagées contre le pouvoir en place et contre "l’impérialisme sous toutes ses formes".
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Il y a quelques années, le nom de Guy Marius Sagna était méconnu des Sénégalais, mais ce travailleur social est sorti de l’ombre suite aux Accords de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne (UE) et les pays dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Tête de file de la Coalition nationale Non aux APE, Guy Marius, avec une poignée de compatriotes sénégalais à ses côtés essaie de changer les choses.
Plusieurs combats suivront, parmi lesquels celui contre les bavures policières, la fermeture de l’école Yavuz Selim, l’implantation des enseignes française, la présence de l’armée française, etc. La dernière en date est celle menée contre la hausse du prix de l’électricité.
L’homme qui embrasse les policiers leur fait toujours savoir qu’ils ne sont pas ses ennemis. Souvent tabassé au moment de ses arrestations, l’homme qui a pourtant la force de se défendre face aux forces de l’ordre, soulève toujours les bras.
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Les combats politiques sont aussi l’affaire de Guy Marius quand il s’agit d’une décision qui a un impact négatif sur le choix des citoyens. C’était le cas lors du vote de l’impopulaire loi sur le parrainage. Egalement arrêté ce jour, il a été relâché dès le lendemain.
Mais au fil de ses arrestations, ses gardes à vue durent de plus en plus longtemps. En deux mois seulement, il a fait l’objet de deux mandats de dépôt. Emprisonné actuellement à la prison de Reubeus, Guy Marius n’a pas bénéficié de la liberté provisoire demandé par ses avocats. Pourtant, cinq de ses camarades arrêtés en même temps que lui ont été libérés.
Ce qui étonne chez cet homme, c’est que même en prison, il continue le combat. En grève de la faim pour la deuxième fois, il manifeste ainsi sa lutte contre la hausse du prix de l’électricité. Ses camarades, qui craignent pour sa vie, demandent aux participants au dialogue national initié par le président Macky Sall de plaider sa cause.