Sénégal: le Covid-19 fait son entrée en prison, terreur après deux décès suspects

Maison d’arrêt et de correction de Thiès

Maison d’arrêt et de correction de Thiès. Dr

Le 29/06/2020 à 16h43, mis à jour le 29/06/2020 à 16h49

La contestation gagne la maison d’arrêt et de correction de Thiès, depuis l’apparition sur place d’un premier cas de Covid-19. Et pour ne rien arranger des choses, la mort suspecte de deux détenus met leurs camarades dans tous leurs états.

Connues pour leur exiguïté et leur surpeuplement, mais jusque-là épargnées par le Covid-19, les prisons sénégalaises n’échappent désormais plus à la pandémie. En effet, le premier cas en établissement pénitentiaire a été enregistré à Thiès (ville située à 70km de Dakar) le 25 juin dernier.

Il s’agit d’un détenu nouvellement placé sous mandat. Mais, rassurait l’administration,"la situation était sous contrôle et toutes les mesures de précautions ont été prises".

Dans un communiqué diffusé hier dimanche 28 juin, "l’Administration pénitentiaire rassure l’opinion publique, ses pensionnaires et leurs familles que toutes les dispositions seront prises pour respecter et faire respecter les mesures qui s’imposent, dans le cadre de la lutte contre cette pandémie". L’administration précise qu’aucun autre cas de Covid-19 n’est déclaré dans les autres établissements pénitentiaires.

Seulement, les décès de deux détenus, survenus quasi simultanément dans la même prison de Thiès, inquiètent la population carcérale qui s’interroge sur la cause de ces décès. Selon des sources qui requièrent l’anonymat, un détenu du nom de A. Guèye aurait succombé dans la chambre 6 de la prison.

Un autre aurait également succombé, ce dimanche, peu après le premier décès. Les causes des décès n’ont pas été précisées, tandis que l’administration évoque une mort naturelle. Ce qui a fini par installer la terreur dans la prison.

Selon des informations obtenues par la presse locale sénégalaise, les détenus de la prison sont en grève de la faim depuis 3 jours. Ils réclament un test de dépistage massif du coronavirus. Ils ne comptent pas s’arrêter tant que leurs doléances ne seront pas satisfaites.

Malgré plusieurs tentatives pour joindre l’administration pénitentiaire, nous n’avons obtenu aucune réponse de sa part.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 29/06/2020 à 16h43, mis à jour le 29/06/2020 à 16h49