Les Sénégalais se posent quantité de questions sur cet acte inqualifiable. Ni le risque d'être contaminé par le virus ni les futures représailles de la justice n'ont visiblement découragé cet agent préposé à l'hygiène dans un centre géré par la Croix-Rouge.
Sa victime qui revient en détail sur ce qu'elle a subit fait savoir que les faits se sont déroulés au sixième jour de son hospitalisation.
"Au 6e jour de mon hospitalisation, un individu que je n’arrivais pas à identifier, à cause de sa tenue de protection, est venu dans ma chambre pour m’apporter le petit-déjeuner. Lorsque je lui ai ouvert la porte, il m’a dit que j'étais timide et qu’à chaque fois qu’il m’apportait le petit-déjeuner, je ne daignais pas le regarder dans les yeux. Avant même que je ne lui réponde, il s’est introduit dans ma chambre. Ce qu’ils ne sont pas autorisés à faire. Je lui ai dit que j'étais angoissée, que j’avais peur et que je voulais rentrer chez moi. Il m’a réconfortée en me disant que cette maladie n’était pas du tout grave, que je guérirais bientôt et rentrerai chez moi. Il m’a même laissé un numéro de téléphone pour que je l’appelle si besoin. Ensuite, il est sorti de la chambre", raconte la victime.
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Toujours selon elle, "quelques minutes après, la même personne est revenue dans ma chambre avec 6 bouteilles d’eau qu’il a déposées sur l’armoire. Au même moment, je l’ai senti me toucher par-derrière en pressant très fort mes seins. J’étais prise de peur, mais personne ne pouvait m’entendre à cause des portes blindées. (…) Je lui ai demandé de me laisser tranquille, mais il ne voulait rien entendre. Il a continué ses attouchements. Ensuite, il m’a soulevée et m’a demandé de l’embrasser. J’ai refusé. J’ai réussi à me libérer avant de me réfugier dans un coin, près du lit. Il est parti fermer à clé la porte de la chambre ainsi que la fenêtre. Lorsqu’il est revenu vers moi, il m’a bousculé sur le lit".
Elle raconte ensuite, devant les enquêteurs, comment ce prédateur l'a violée en se servant de son gant en caoutchouc comme préservatif et en réussissant malgré ses cris à terminer sa sale besogne.
La Croix-Rouge sénégalaise condamnant l’acte avait sorti un communiqué, dès que l'affaire a été ébruitée, soit quelques jours avant que la fille ne relate hier, lundi 10 août, dans la presse locale les détails des faits.
L’institution y explique que l'homme est un volontaire hygiéniste qui a été accusé d’attouchements sexuels sur une patiente atteinte de Covid-19. «Le mis en cause a bénéficié de deux retours de parquet. Il est entre les mains de la justice», indique la Croix-Rouge.
Elle déplore cette situation qui «ternit déjà l’image de l’institution humanitaire nationale, fondée sur des principes fondamentaux du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge».
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La Croix-Rouge rappelle que les volontaires sont censés agir conformément aux lois en vigueur, aux statuts et règles de l’organisation, ainsi qu’à des principes essentiels d’éthique et déontologiques, édictés par un code de conduite. Et «tout manquement ou violation à ce code de conduite entraîne des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu’à l’exclusion et dans certains cas à des poursuites judiciaires.»
Elle espère que cette malheureuse affaire n'occultera pas les efforts fournis par les volontaires dans la riposte contre le Covid-19 sur l’ensemble du territoire national.