Vidéo. Ramadan: Sénégal, le pays aux deux lunes

Le360/Moustapha Cissé

Le 16/04/2021 à 10h19, mis à jour le 16/04/2021 à 10h24

VidéoComme depuis des décennies, le mois de ramadan au Sénégal, a affiché deux premiers jours distincts, une partie des fidèles ayant débuté le jeûne mardi 13 avril 2021, alors que l'écrasante majorité a préféré attendre après le 30e jour du mois de Chaâbane, comme l'a fait également le Maroc.

Cette année 2021, le mois sacré de ramadan débute dans la division à cause d'une mésentente qui oppose les salafistes, communément appelés Ibadou Rahmane, aux soufis des confréries mouride et tidiane. Les premiers sont minoritaires, mais ils refusent de s'aligner sur la décision de la commission nationale en charge d'observer l'apparition de la lune et qui est reconnue par le gouvernement.

Ainsi, les Ibadou Rahmane estiment que si la lune est aperçue quelque part dans la sous-région ouest-africaine, il est obligatoire de débuter la période de jeûne. En réalité, il s'agissait auparavant de suivre la décision de l'Arabie saoudite dont les salafistes sénégalais sont très proches, puisque les premiers d'entre eux y ont poursuivi leurs études islamiques. En somme, quand des musulmans, quelque part dans le monde, débutent le jeûne, il faut en faire de même.

Mais pour la communauté soufie, il faut absolument apercevoir le croissant lunaire au vingt-neuvième jour du mois de Chaâbane, sinon attendre que ce dernier boucle ses trente jours, avant de débuter le ramadan le lendemain. Un débat idéologique sans fin qui continue de diviser les musulmans qui représentent 95% de la population sénégalaise.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 16/04/2021 à 10h19, mis à jour le 16/04/2021 à 10h24