Au Sénégal, pour la fête de la tabaski, il y a des moutons issus de l'élevage de transhumance ou importés du Mali pour ceux qui veulent simplement sacrifier à cette tradition pluriséculaire. Cependant, il y a aussi les moutons de case, ceux qui sont élevés par des passionnés qui les choient et en font des spécimens uniques.
Ces sujets peuvent atteindre facilement 150 kg, mesurant plus d'un mètre et demi au garrot. Les plus beaux sont souvent demandés par les célébrités du show-biz, notamment les chanteurs et les lutteurs, mais aussi les hommes de pouvoir et les guides religieux.
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Cet élevage très sélectif est devenu un véritable business. En dehors de la tabaski, les échanges se font uniquement entre connaisseurs qui préfèrent parler pudiquement de transferts d'une ferme à une autre au lieu de vente.
Les éleveurs aiment rappeler le pédigrée de leurs sujets avec une ascendance remontant à plusieurs générations. Evidemment, les béliers et brebis ont tous leur nom, généralement en hommage à des célébrités.
A titre d'exemple, le bélier nommé "Hassan II", en hommage au défunt roi du Maroc, est sans doute la "star" de tous les temps. Son propriétaire avait refusé de le céder alors que la somme de 52 millions de Fcfa, soit près de 90.000 euros, lui avait été offerte en échange. Il avait préféré le garder comme reproducteur tout en vendant ses services. Le mouton lui a laissé une généreuse descendance.