Alors qu'ailleurs, les parents pensent plus à l'avenir de leurs enfants en planifiant leur formation ou en se constituant une épargne, au Sénégal, on ne semble honorer sa famille que par les dépenses lors des évènements comme l'Aïd el-Kébir, l'Aïd el-Fitr, Noël, mais aussi les baptêmes et même les funérails. C'est toujours l'occasion d'acheter de nouveaux habits à coup de dizaines de milliers de franscs CFA, de préparer des repas pour toute la communauté, ou encore de distribuer des espèces sonnantes et trébuchantes aux griots et autres proches.
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Dénoncées par tous, mais adoptées par la majorité de la population, ces habitudes qui relèvent du paraître enfoncent davantage une société déjà durement touchée par les difficultés de la vie. Accusées d’être à l’origine de cette habitude, les femmes s’en défendent et rejettent la faute sur une société avec des codes et des normes poussant aux excès en tous genres, au risque, pour celui qui ne s'y conforme pas, d'être mis au ban. Une société où le m'as-tu-vu et l’exhibition des richesses, y compris pour ceux qui n'en ont pas assez, ont fini par prendre le dessus sur les qualités humaines.
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La sensibilisation faite depuis des années sur le gaspillage lors d’évènements religieux et de cérémonies familiales ne semble, jusqu’ici, produire aucun effet. Seulement, c’est l'unique moyen dont disposent les associations de quartiers et leaders d’opinions. Il existe bien une loi de 1963 contre ces gaspillages, mais elle est tombée en désuétude et n'est plus appliquée par personne. Désormais, hommes et femmes misent sur la génération prochaine pour débarrasser la société de cette tare à la vie dure. Les mentalités changent, certes, mais les mauvaises pratiques, pas si sûr.