L'Aïd al-Adha, connue sous le nom de l'Aïd el-Kébir et appelée Tabaski dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest, est annoncée pour début juillet prochain. Et du fait des sanctions de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les Sénégalais musulmans affichent une certaine crainte quant à l'approvisionnement suffisant du pays en moutons, indispensables à cette fête.
Et pour cause, annuellement, ce sont quelque 750.000 têtes de cet ovin qui sont importées par le Sénégal, en provenance de deux pays, le Mali et la Mauritanie, afin de satisfaire la demande en moutons à sacrifier durant cette fête de l'Aïd el-Kébir. Ainsi, l'inquiétude se fait sentir quant à l'absence du mouton malien qui pourrait provoquer une pénurie de bétail.
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Face à cette perspective, Hacen ould Taleb, président du Groupement national des associations sylvo-agropastoral (GNAP) de la Mauritanie rassure quant à la capacité des éleveurs mauritaniens à assumer pleinement et entièrement la tâche et à exporter les ovins selon les attentes. Il signale que le gouvernement sénégalais a déjà pris les devants, en dépêchant à Nouakchott une forte délégation conduite par le ministre de l’Elevage.
Ainsi, les mesures sont-elles prises à temps avec la suppression des taxes, l’accompagnement au plan sanitaire, une campagne menée par le GNAP auprès des éleveurs mauritaniens, dont certains se trouvent déjà en transhumance avec leurs troupeaux en territoire sénégalais.
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Des conditions qui autorisent à penser que les sanctions contre le Mali devrait avoir un impact relativement limité sur l’approvisionnement du marché sénégalais pour la Tabaski, selon le président du GNAP.
Des propos confirmés par Djibril ould Breyzik, vendeur de moutons: «nous sommes en période de soudure. Des milliers d’éleveurs mauritaniens se trouvent actuellement en transhumance sur le territoire sénégalais avec leurs troupeaux. Ce nombre est plus important que les années précédentes du fait de la situation sécuritaire au Mali, pays qui accueille traditionnellement des dizaines de milliers de transhumants mauritaniens en quête de pâturage. Cela va aider à un meilleur approvisionnement du marché sénégalais pendant la prochaine tabaski. Cela, d’autant plus que le groupement des éleveurs mauritaniens mène une campagne de sensibilisation dans ce sens».