Au Sénégal, même quand tous les bacheliers intégraient les universités, il se posait déjà un sérieux problème d'orientation. A Dakar et à Saint-Louis, les deux premières universités du pays accueillaient majoritairement des étudiants des filières littéraires. Il y avait des dizaines de milliers d'étudiants en droit, en langues et, dans une moindre mesure, en sciences économiques, alors qu'en mathématiques et en sciences expérimentales, on en comptait quelques centaines.
Du coup, le Sénégal formait davantage des juristes et des enseignants, mais très peu d'ingénieurs et d'experts-comptables. En plus de quelques rares grandes écoles spécialisées, seule la Faculté de médecine de Dakar, dont la réputation n'a jamais faibli, permettait de sauver la face de l'enseignement supérieur sénégalais.
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Malheureusement, la situation semble avoir empiré, car les nouveaux bacheliers manquent plus que jamais d’information sur leur avenir, non seulement concernant leur future formation, mais aussi et surtout sur le monde du travail et ses besoins. Ils arrivent souvent au supérieur sans vraiment savoir quoi faire. Un mauvais choix n'est jamais loin, avec ses conséquences.
L’Etat et les parents sont au banc des accusés. Les étudiants trouvent le système éducatif sénégalais «lourd», avec un accent davantage mis sur la théorie qui ne mène souvent qu'à un cul-de-sac. Malgré les nombreuses universités construites ces dernières années, le problème de l’orientation des nouveaux bacheliers n’est toujours pas réglé.
Des pistes sont explorées pour permettre aux élèves de s'orienter vers la formation professionnelle avec les instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP), car les universités ne peuvent plus recevoir les dizaines de milliers de bacheliers par an.