Abidjan: les échangeurs routiers, voies d’accès à l’urbanisation moderne

L'Échangeur Shinzo Abe d'Abidjan.

Le 04/09/2025 à 11h45

VidéoDepuis quelques années, Abidjan connaît une véritable métamorphose urbaine. D’Abobo à Port Bouet en passant par Cocody, Treichville ou Koumassi, de nouveaux échangeurs sont sortis de terre. Ces infrastructures modernes viennent redessiner le visage de la ville et répondre à une préoccupation de taille, celle de la fluidité de la circulation routière.

Longtemps confrontés aux interminables bouchons aux heures de pointe et même parfois aux heures ordinaires, les Abidjanais trouvent dans ces ouvrages une solution concrète. À Koumassi, par exemple, le grand carrefour autrefois réputé pour ses embouteillages monstres connaît aujourd’hui une circulation plus fluide. Même constat au carrefour de Faya, à Cocody ou encore à Treichville, où les échangeurs facilitent désormais les déplacements quotidiens.

Au-delà de ce gain de temps appréciable, ces infrastructures routières boostent l’activité économique de plusieurs et ont un réel impact sur la transformation structurelle de la ville. Les transporteurs observent une réduction de leur consommation de carburant grâce à la diminution des embouteillages. «Avant, je pouvais passer plus d’une heure juste pour traverser le grand carrefour de Koumassi. Aujourd’hui, en moins de dix minutes, je suis déjà de l’autre côté vers Akwaba», témoigne Diarra Seydou, chauffeur de transport en commun, rencontré à Treichville. Et d’ajouter, «maintenant on brûle moins de carburant grâce aux multiples voies aux échangeurs, ça nous donne plusieurs alternatives de circulation et cela impacte positivement nos recettes quotidiennes. Merci à nos autorités».

Les commerçants, quant à eux, se réjouissent de l’afflux plus régulier dans leur activité. «Les gens ne fuient plus notre zone à cause des bouchons. Les clients arrivent plus facilement, et nos affaires reprennent», explique une vendeuse de vivriers au carrefour de Faya.

Ces échangeurs ne se limitent pas à leur utilité fonctionnelle. Ils participent aussi à l’embellissement de la capitale. Avec leurs structures imposantes, leurs éclairages modernes et parfois même leurs espaces verts intégrés et donnent à Abidjan une allure de grande métropole africaine. Pour beaucoup de riverains, c’est une fierté. «Quand je vois ces ouvrages, je me dis que notre ville change vraiment. Abidjan fait peau neuve et ça nous réjouit», confie un habitant de Yopougon.

Aujourd’hui la construction de ces échangeurs s’impose comme un levier majeur du développement urbain favorisant les activités économiques, en facilitant l’accès aux zones commerciales et industrielles, tout en donnant à la ville une image plus moderne et attractive, l’image d’une ville vitrine.

Si certains s’inquiétaient au départ des désagréments liés aux travaux, la plupart des usagers reconnaissent aujourd’hui leur utilité. Chauffeurs de transport en commun, commerçants ou riverains; chacun profite d’une meilleure accessibilité, d’un trafic plus régulier et d’un cadre de vie de moins en moins stressant. Tous ne peuvent qu’être fiers de cet autre grand pas que le pays amorce vers son développement. «On perd moins de temps et on fait plus de rotations dans la journée. On peut travailler mieux et gagner plus désormais», résume un autre conducteur de minicar communément appelé «gbaka».

Bien plus que de simples ouvrages routiers, les échangeurs participent à transformer son dynamisme et sa compétitivité, où qualité de vie et croissance économique avancent désormais de pair, prête à rivaliser avec les grandes capitales du continent.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 04/09/2025 à 11h45