Côte d’Ivoire: les Bus Rapid Transit, pour assainir la mobilité urbaine à Abidjan

Les Bus Rapid Transit sont exclusivement électriques.

Le 24/04/2023 à 09h34

VidéoAbidjan est confrontée à d’importants problèmes de mobilité urbaine. La population peine à se déplacer convenablement au sein de la capitale économique ivoirienne: nombre insuffisant des véhicules publics, coûts élevés du ticket, attentes interminables, embouteillages... sont le quotidien des Abidjanais. Les Bus Rapid Transit vont-ils changer la donne?

Dans le cadre de la recherche de solutions durables aux problèmes de mobilité à Abidjan et avec l’appui d’institutions financières (Banque mondiale, Agence Française de Développement, etc.), l’Etat ivoirien vient d’initier le Projet de Mobilité Urbaine d’Abidjan (PMUA). «Il nous est difficile, le matin, d’avoir des véhicules pour nous rendre au travail et pour en revenir le soir. Ce sont d’interminables luttes dans les gares», se plaignent les usagers.

Le Bus Rapid Transit, ou BRT, est censé apporter une solution aux difficultés qu’éprouve la population abidjanaise et renforcer le système du transport urbain tout en améliorant la capacité et la régularité des services comparativement à des lignes de bus conventionnelles.

A travers ce projet d’envergure, l’Etat de Côte d’Ivoire ambitionne d’apporter sa contribution au renforcement du mode de transport écologique, les BRT étant exclusivement électriques.

«L’objectif de l’Etat ivoirien est de migrer vers le transport électrique à l’effet de lutter contre la pollution de l’environnement causée par les émissions de dioxyde de carbone et les gaz d’échappement (…). Ce sont donc des bus articulés, très confortables qui vont desservir les communes», explique Romain Kouakou, directeur général de l’Autorité de mobilité urbaine du Grand Abidjan (AMUGA).

Ce projet vise, à terme, à améliorer la mobilité, multiplier les opportunités économiques et sociales et à accroître l’efficacité du système de transport public le long du corridor Yopougon-Bingerville et de ses lignes de rabattement à Abidjan.

Selon Romain Kouakou, «le BRT va également réduire le nombre de voitures en circulation. A cet effet, des parkings seront réalisés en certains points pour permettre aux conducteurs de garer leurs voitures et continuer le trajet avec le BRT, pour ensuite les récupérer au retour. Cela contribuera à diminuer les embouteillages, à économiser du carburant, et réduire de moitié le temps d’attente et de déplacement.»

Surtout que la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN), que va abriter la Côte d’Ivoire en janvier 2024, n’est plus loin. Il est important que les moyens de mobilité soient renforcés afin de garantir au public des déplacements sécurisés et confortables à des coûts abordables.

«Le BRT pourra, à terme, transporter plus de 3.000 personnes aux heures de pointe et 300.000 passagers par jour. Ces bus rouleront en site propre et ne seront donc pas gênés par les embouteillages. C’est également un projet qui va générer plus de 10.000 emplois (travailleurs et machinistes) car c’est au total une centaine d’autobus qui seront en circulation», indique le DG de l’AMUGA.

Les usagers, quant à eux, accueillent avec satisfaction ce nouveau moyen de transport. «C’est une bonne initiative parce qu’elle va permettre de relier Abidjan Ouest à Abidjan Est, c’est-à-dire Yopougon et Bingerville. C’est vraiment intéressant, nous sommes pour ce moyen de transport», se réjouit un usager interrogé par Le360 Afrique.

Notons que le BRT va connecter les communes périphériques de Yopougon et Bingerville en passant par le centre d’activité (Adjamé et Plateau) et Cocody.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 24/04/2023 à 09h34