Il est 14 heures à Treichville, à Abidjan, heure à laquelle le boulevard Houphouët-Boigny est habituellement congestionné par la circulation. Mais depuis l’ouverture de l’échangeur Shinzo Abe et la rénovation de la voirie au carrefour Solibra, les Abidjanais ne pouvaient qu’applaudir.
Après des mois de travaux, l’échangeur de Solibra a enfin rouvert ses voies flambant neuves. Sa rénovation représente bien plus qu’une simple modernisation des infrastructures routières. Elle constitue un véritable levier pour la fluidité de la circulation, le développement des activités économiques et l’amélioration du quotidien des populations abidjanaises, particulièrement celles de Treichville.
«Je vous assure qu’avant l’arrivée de l’échangeur, c’était le calvaire au point que souvent nos passagers demandaient à descendre du bus hors arrêt, alors que c’est interdit, et cela nous peinait vraiment. Actuellement, la fluidité est bien réelle», atteste Diarrassouba Abdoulaye, machiniste à la Sotra, la société des transports Abidjanais.
L'Échangeur Shinzo Abe d'Abidjan.. le360 Afrique/djidja
L’échangeur de Solibra est l’une des artères clés d’Abidjan, reliant les quartiers sud comme Treichville, Marcory, Koumassi, et Port-Bouët, aux zones plus centrales comme Plateau et Cocody. Avant les travaux, cette infrastructure était saturée aux heures de pointe, causant des embouteillages monstres qui ralentissaient les déplacements et allongeaient considérablement les temps de trajet.
Lire aussi : Échangeur Akwaba de Port-Bouët: bienvenue à la circulation fluide
Dorcas Obuluké, apprentie de véhicules de transport en commun appelé gbaka, est une habituée de ce tronçon. Elle éprouvait des difficultés à réaliser ces recettes journalières, mais désormais la convoyeuse ne se plaint pas, «avant, il nous fallait parfois une heure pour traverser le carrefour aux heures de pointe. Nous étions obligés d’augmenter les tarifs pour compenser nos pertes dues à la perte de temps dans les embouteillages. Mais aujourd’hui, l’échangeur nous permet de faire plus de rotations par jour et de transporter plus de clients. On dit merci au gouvernement pour cet ouvrage».
Le gain de temps pour les usagers est notable: certains témoignent d’une réduction de leur trajet de près de 30 à 40 %, particulièrement aux heures de grande affluence.
L’impact économique de cette rénovation va bien au-delà du secteur des transports. Treichville, étant une zone portuaire, l’ouvrage permet favorise les échanges commerciaux. Les petites entreprises, les marchés et les commerçants ne pourront que voir leurs activités revigorées, car les clients peuvent désormais circuler plus facilement, sans craindre les interminables embouteillages.
«Ces réalisations contribueront à consolider le positionnement de la Côte d’Ivoire comme moteur de l’économie sous-régionale», rassurait le vice-président de la Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, lors de la cérémonie l’inauguration de l’infrastructure.
Lire aussi : Côte d’Ivoire: un autre pont qui vient améliorer la mobilité des Abidjanais
Au-delà de l’impact économique, c’est le quotidien des populations locales qui se voit également amélioré. Pour les Abidjanais dans leur ensemble, cette rénovation s’inscrit dans un vaste programme de modernisation des infrastructures de transport initié par les autorités. Elle répond à un besoin criant d’adapter la ville à sa croissance démographique rapide et aux défis posés par l’urbanisation accélérée.
Démarrés en novembre 2016, les travaux de l’échangeur du boulevard sont entièrement terminés et l’ouvrage est livré au grand bonheur des usagers.
C’est un échangeur ultramoderne de type «fly-over», composé de deux ponts qui enjambent le carrefour. Les usagers venant de Treichville disposent de deux voies en hauteur, d’une longueur de 312 mètres. Ceux venant du Pont de Gaulle pour Marcory ont aussi leur passage en hauteur, avec deux voies d’une longueur de 210 mètres. Quant aux véhicules en provenance de Marcory et du Boulevard de Marseille, ils passent sous l’échangeur. Un véritable chef-d’œuvre qui montre le visage d’une Côte d’Ivoire moderne.
Financé à hauteur de 28,22 milliards de FCFA par le Japon et de 2,771 milliards de FCFA par la Côte d’Ivoire, du carrefour «Solibra», est un ouvrage ultramoderne, et porte le nom de Shinzo Abe (1954-2022) ancien Premier ministre nippon .
