Afrique Centrale et de l’Ouest: l’eau et l’assainissement, ces intarissables sources d’insalubrité

Le 13/12/2024 à 08h43

VidéoJusqu’au 16 décembre à Dakar, les représentants d’ONG d’Afrique Centrale et de l’Ouest débattent d’un sujet d’actualité depuis des décennies: l’accès à l’eau et à l’assainissement. Les statistiques d’organisations internationales sont accablantes.

Pour Ousmane Dambadji, président du Réseau des journalistes pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement, «il faut aller au-delà de la reconnaissance juridique pour garantir un accès réel, surtout dans les zones rurales».

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à peine 31% de la population d’Afrique subsaharienne a accès à l’eau potable gérée en toute sécurité et 17% de la population de la région pratique encore la défécation à l’air libre avec les conséquences qu’un tel phénomène suppose. De plus, 14% des habitants d’Afrique subsaharienne font plus de 30 minutes de déplacement par jour pour avoir accès à une eau potable/

En Afrique, selon l’OMS, 8% des décès sont dus à des diarrhées déclenchées par la présence dans l’eau de bactéries, de parasites et de bacilles contagieux. Au niveau mondial, un demi-milliard de personnes pratiquent la défécation à l’air libre polluant rivières, lacs et littoraux.

Fatmata Bance, secrétaire permanente des ONG au Burkina Faso, alerte sur les dégâts causés par les terroristes qui détruisent des ouvrages hydrauliques dans des régions déjà en manque d’eau potable. «Ces destructions privent des communautés entières de services essentiels, aggravant une situation déjà critique», déplore-t-elle. Selon Ousmane Dambadji, «les autorités délèguent trop souvent ce secteur aux partenaires externes, ce qui freine la mise en œuvre de solutions durables».

Bien ne connaissant les mêmes difficultés que certains pays subsahariens, le Sénégal est aussi en butte à certaines difficultés. En juin dernier, la Banque mondiale avait approuvé un financement de 200 millions de dollars pour «soutenir le Sénégal dans l’amélioration des services d’assainissement gérés en toute sécurité et des ressources en eau dans les zones prioritaires en matière de sécurité hydrique

Dans une première phase ce projet «profitera aux 600.000 habitants du Grand Dakar par la mise à disposition de services d’assainissement fiables. A travers une gestion plus efficace de l’eau, elle touchera également plus de 7 millions de personnes à l’échelle nationale, notamment 3.000 agriculteurs qui pourront irriguer 600 hectares grâce à l’utilisation d’eaux usées traitées», avait précisé la directrice régionale des opérations de la Banque mondiale.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 13/12/2024 à 08h43