Des inconnus ont mis le feu mercredi à quatre camions dans la province de Mpumalanga (nord-est), le dernier d’une suite d’incidents similaires qui inquiètent les professionnels du transport et dans les milieux d’affaires.
«Nous savons que ce ne sont pas des actes criminels isolés, mais quelque chose d’organisé», a déclaré le ministre de la Police Bheki Cele lors d’une conférence de presse à Pretoria.
«Des renseignements suggèrent que les attaques contre les camions sont liées aux affaires», a-t-il indiqué, ajoutant que l’enquête se poursuit.
Environ 80% de toutes les marchandises sont transportées par camions en Afrique du Sud, selon le syndicat sud-africain SATAWU.
L’Afrique du Sud est un grand exportateur de minéraux et de produits agricoles. Les marchandises et les matières premières produites dans d’autres pays africains transitent par ses ports pour être acheminés vers l’Europe, l’Asie et les Etats-Unis.
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Les incendies ont commencé dimanche, jour du deuxième anniversaire des émeutes de juillet 2021 qui ont débuté par l’incendie de camions et ont plongé le pays dans les pires violences depuis la fin de l’apartheid en 1994.
Il n’existe cependant aucune preuve pour le moment permettant de relier les récents incendies criminels aux troubles meurtriers de 2021 qui ont fait plus de 350 morts, selon M. Cele.
Les attaques de camions ont eu lieu dans trois provinces sur certaines des principales routes du pays.
Les chauffeurs ont été forcés de sortir de leurs véhicules sous la menace d’une arme par des assaillants qui ont ensuite incendié les camions, a indiqué le secrétaire général de SATAWU, Jack Mazibuko.
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S’exprimant dimanche après le premier incident, le président Ramaphosa s’est dit préoccupé par «l’impact négatif» potentiel de ces incendies sur l’économie.
«Il s’agit presque de sabotage économique», a-t-il déclaré aux médias locaux.
Les camionneurs sud-africains se sont plaints par le passé du recrutement de chauffeurs étrangers.
Une manifestation nationale en 2019 a déclenché une vague de violence xénophobe qui a fait cinq morts.
Aucune arrestation n’a été effectuée jusqu’à présent après cette série d’incendies, ajouté la police.