Le pays, où vivent la majorité des rhinocéros du monde, est particulièrement victime d’un braconnage alimenté par une demande en provenance d’Asie, où sa corne est utilisée en médecine traditionnelle pour ses supposés effets thérapeutiques.
Selon le ministère de l’Environnement, 499 de ces mammifères ont été tués en 2023, pour la plupart dans des parcs appartenant à l’État.
La plus grande partie a été abattue dans la province du KwaZulu-Natal (est), où le parc de Hluhluwe-Imfolozi, la plus ancienne réserve d’Afrique, a perdu à lui seul 307 animaux.
«Ce sont les plus importantes pertes dues au braconnage enregistrées dans cette province», a déclaré la ministre de l’Environnement Barbara Creecy. «Des équipes pluridisciplinaires continuent de travailler sans relâche pour tenter de ralentir cette pression», a-t-elle ajouté.
Au cours des dernières années les autorités sud-africaines ont renforcé la sécurité, en particulier autour du parc national Kruger (nord-est), proche du Mozambique et très prisé des touristes, qui a vu sa population de rhinocéros chuter drastiquement depuis 15 ans.
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Ces efforts se sont traduits par une baisse du nombre de ces animaux tués par les braconniers -78 en 2023, soit 37% de moins que l’année d’avant- dans ce parc.
Mais cela a aussi amené les braconniers à se tourner vers d’autres réserves, régionales ou privées, comme celle de Hluhluwe-Imfolozi.
Les forces de l’ordre ont arrêté 49 braconniers présumés l’an dernier au KwaZulu-Natal, a précisé Mme Creecy. Et dans le pays, 45 braconniers ou trafiquants de cornes de rhinocéros ont été condamnés par la justice, a-t-elle ajouté.
Marché noir
Parmi eux, un ancien gardien de parc a été condamné à 10 ans de prison pour avoir tué un rhinocéros en prétendant par la suite avoir été chargé par l’animal.
Depuis 2023 les parcs nationaux demandent à leurs nouveaux employés de passer un test au détecteur de mensonge, craignant que certains ne soient de mèche avec des braconniers.
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Le cornes de rhinocéros sont très recherchées sur le marché noir, où leur prix, au poids, rivalise avec celui de l’or ou de la cocaïne.
En septembre dernier, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a indiqué que grâce aux efforts de préservation de l’espèce le nombre de ces animaux avait progressé en Afrique.
Le continent abritait près de 23.300 spécimens fin 2022, un chiffre en hausse de 5,2% sur un an, selon l’UICN, qui parle de première «bonne nouvelle» pour cet animal depuis une décennie.
Quelque 15.000 de ces gros herbivores vivent en Afrique du Sud, selon une estimation distincte de l’International Rhino Foundation.
Mais pour Jeff Cooke, de l’ONG de protection de l’environnement WWF, ces «progrès restent fragiles tant que le braconnage continue de sévir». Le nombre des bêtes tuées dans le KwaZulu-Natal en particulier suscite de «graves inquiétudes», a-t-il ajouté.