Le problème de réinsertion des migrants de retour au Mali se pose avec acuité. Des concitoyens maliens quittent le pays pour un lendemain meilleur dans les pays étrangers, mais certains sont refoulés d’Algérie, de Libye alors que d’autres perdent la vie au cours de cette traversée du désert.
Auparavant, ceux qui avaient la chance de revenir au bercail avaient du mal à retrouver une vie normale; mais depuis peu le Secrétariat Exécutif du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) prennent la question migratoire à bras-le-corps.
Le 9 juillet 2024, le ministre chargé des Maliens Etablis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, avec l’appui de l’OIM, a créé le Cadre National pour la Réintégration des Migrants au Mali. «Oui, partir en abandonnant les siens dans un véritable déchirement, en quittant sa patrie, partir pour fuir des réalités attentatoires à sa respectabilité, constitue déjà une sorte de balafre portée à sa propre dignité» avait alors déclaré le ministre, Mossa Ag Attaher.
Pour Mamadou Bané, chargé des affaires sociales et des questions migratoires au secrétariat exécutif du Haut-Conseil des Maliens de l’extérieur, il y a deux types de retour: le retour assisté et le retour libre. Concernant le retour libre, cela n’est pas quantifié car il y a plusieurs portes d’entrées.
Ces cinq dernières années, le Secrétariat a enregistré plus de 36.000 retours de Maliens au pays et qui ont bénéficié de formations professionnelles, d’assistance pour la création d’activités génératrices de revenus. Certains ont même bénéficié d’argent cash.
Selon Mamadou Bané, «la reconversion, le retour assisté et la réinsertion sont des questions transversales car ceux qui partent reviennent avec un autre profil et sont réinsérés dans des domaines différents de leur profil de départ.» Les migrants sont donc réinsérés dans divers secteurs comme la couture, la menuiserie métallique, etc.
Drissa Sanogo, migrant refoulé d’Algérie après quatre tentatives d’atteindre les côtes de ce voisin du Nord, a bénéficié d’un appui de l’OIM. Grâce à l’appui dont il a bénéficie, il a monté une affaire de dans la menuiserie métallique et forme des jeunes. Ibrahim Dembélé, lui, n’a pas bénéficié de financement mais s’est lancé à son compte avec une machine à coudre. Aujourd’hui, il en possède quatre et forme aussi des apprentis. Selon eux, rien ne vaut le retour chez-soi. Ils conseillent aux jeunes de rester et d’apprendre un métier pour être autonomes.