Abdoulaye Deyoko est un ingénieur architecte, il conserve dans sa maison des vestibules qui lui servent d’endroit pour prendre l’air. Tout d’abord à l’entrée, il y a un vestibule, au milieu de sa cour, puis un autre plus grand reparti en de petits espaces et qui sert de salon, de bureau et de salle de regroupement pour la famille.
Pour Deyoko, la construction du vestibule est une question de culture. Il estime qu’au temps de la colonisation il y avait des vestibules à Bamako, mais que certains ont été démolis pour être transformés en garage pour véhicules. Les gens n’ont plus d’espace de transition dans leur maison et sont obligés d’aller dans la rue pour prendre de l’air, manger et faire du thé.
Le vestibule représente également un grand symbole dans les villages. Dans ces milieux, le vestibule se trouve dans toutes les familles pour lesquelles ils constituent un endroit conçu pour le repos.
Contrairement à celui du chef de village, le vestibule du village est aussi le lieu où tous les sujets importants concernant le village sont discutés. Pour les conservateurs, le vestibule est le symbole de la vie sur terre.
Le vestibule est une case construite modestement et comprend deux portes et dans le temps, le toit était fait de paille. La première porte du vestibule constitue la naissance, l’intérieur est comparé à la vie d’ici bas et la deuxième porte du vestibule correspond à la mort, l’au-delà. Les conservateurs résument le vestibule à ces trois éléments. Abdoulaye Deyoko et Adama Coulibaly invitent la jeune génération à revenir aux valeurs culturelles qui constituent l’identité des maliens.